Le prêtre et psychanalyste Tony Anatrella
soupçonné d'abus sexuel
-> Une info lue sur :
e-llico.com
Tony Anatrella, prêtre et psychanalyste aux théories homophobes (
Voir l'article : *Le psychanalyste e(s)t le curé...), est soupçonné d'abus sexuels sur deux séminaristes dans le cadre de thérapies selon des informations divulguées par la revue Golias et la radio Europe 1.
Tony Anatrella, prêtre et psychanalyste, expert (auto proclamé) des questions liées à l'homosexualité et grand pourfendeur des "prêtres homosexuels" a-t-il lui-même trébuché sur ses théories et franchi la ligne jaune en abusant (sexuellement) de sa situation d'autorité sur deux séminaristes lors de thérapies?
C'est ce que révèlent tour à tour la revue chrétienne Golias et Europe 1 dans ses journaux d'hier.
"Loin de nous l’intention de débusquer, chez le “Monsignore” expert en psychiatrie sociale une hypothétique tendance sexuelle que nous voudrions pourfendre ou débusquer, ou une éventuelle double vie. Tout cela ne nous regarde pas, commence par prévenir Golias. Cette protection s’arrête pourtant là où une conduite professionnelle en vient à s’égarer hors des frontières du légalement acceptable, lorsqu’il y a atteinte à l’intégrité morale et physique d’autres personnes : ce qui est un comble d’hypocrisie de la part d’un moralisateur de cette autorité".
Dans son édition de la mi-journée du 30 octobre, Europe 1 fait état de deux séminaristes en questionnement sur leur sexualité qui auraient été envoyés en "thérapie" par leur hiérarchie auprès de Tony Anatrella et qui se seraient retrouvés au fil des séances dans des situations de rapports sexuels avec le prêtre-analyste.
La revue Golias fait référence aux mêmes faits étayés par un témoignage reproduit dans ses colonnes.
"L’affaire dont il nous faut ici faire état déborde de la sphère privée. Selon le témoignage que nous reproduisons, et qui n’est pas le seul à nous être parvenu, Tony Anatrella aurait en effet, au cours d’une psychothérapie, eu recours à d’étranges pratiques, déontologiquement inacceptables, moralement révoltantes, bien éloignées d’une saine assistance psychologique à autrui".
Europe 1 affirme que Mgr Lustiger, archevêque de Paris à l'époque des faits, a été mis au courant par un des séminaristes abusés. Bien qu'affirmant réprouver le comportement d'Anatrella, il ne rendra pourtant pas l'affaire publique et ne saisira pas la justice.
Golias, pour sa part, croit savoir qu'une plainte a été déposée auprès du Procureur de la République au printemps 2006. Une autre aurait été déposée hier à la brigade des mineurs de Paris.
L'affaire révélée par ces deux médias se suffirait déjà à elle seule dans la mesure où elle fait état d'atouchements sexuels de la part d'un prêtre sur des séminaristes, qui plus est dans un cadre thérapeutique. Mais elle prend un relief particulier quand on sait que Tony Anatrella s'est spécialisé dans la dénonciation virulente de l'homosexualité qualifiée de "sexualité primitive" par ses soins.
Anatrella, consultant aux conseils pontificaux pour la famille et pour la santé, hostile aux droits LGBT, avait qualifié les homosexuels d' "immatures, narcissiques et manipulateurs" dans un commentaire de l’instruction officielle de Benoît XVI barrant la prêtrise aux homosexuels en novembre 2005. Il dénonçait notamment les "risques de passage à l'acte sexuel" avec cette sentence : “les prêtres doivent rester dans la cohérence de la doctrine de l’Eglise”".
L'association chrétienne LGBT David & Jonathan souligne la contradiction entre les théories soutenues par Anatrella "en première ligne du combat homophobe" et les faits dont il est aujourd'hui soupçonné. David & Jonathan s'interroge sur la capacité de la hiérarchie catholique à le maintenir dans son statut de "porte-parole officiel ou officieux de l’Église catholique de France, voire même du Vatican, sur tout sujet concernant l’homosexualité".
L'avocat de Tony Anatrella, Maître Benoît Chabert, a réagi hier soir sur l'antenne d'Europe 1 au nom de son client pour démentir les faits, disant tout ignorer d'un éventuel dépôt de plainte. L'avocat invoque "le secret médical" couvrant les thérapies menées par Anatrella pour ne pas commenter plus avant les faits rapportés par les médias.
>> David & Jonathan : "Tony Anatrella restera-t-il le porte-parole de l’Église catholique?"
David & Jonathan réagit à l'article de la revue Golias dans un communiqué. Le voici :
"L’association David & Jonathan a pris connaissance des soupçons qui pèsent sur les pratiques thérapeutiques de Tony Anatrella, prêtre et psychanalyste, qui aurait abusé de sa situation d’autorité.
En première ligne du combat homophobe, Tony Anatrella s’est illustré depuis longtemps par l’extrême violence et l’outrance de propos contestables et indéfiniment ressassés comme le prétendu refus de l’altérité, l’immaturité affective de tous les homos ou la menace que ferait peser l’homosexualité sur l’équilibre de la société civile.
Malgré les interrogations que pouvait poser son discours univoque, la hiérarchie catholique a placé et maintenu Monseigneur Anatrella en situation de quasi exclusivité pour dispenser la parole officielle des Evêques de France sur l’homosexualité, alors même que ses propos étaient vivement contestés par nombre de psychanalystes, de religieux ou de théologiens.
Compte tenu des nouveaux éléments, Monseigneur Tony Anatrella restera-t-il le porte-parole officiel ou officieux de l’Église catholique de France, voire même du Vatican, sur tout sujet concernant l’homosexualité ?".