17 décembre 2007: Journée d'abolition de l'Amicale du NID
Aujourd'hui à l'occasion de la journée internationale contre les
violences faites aux travailleuSEs du sexe, des militantEs des
associations Les Putes et Scalp bloquent l'entrée du siège social de
l'association de l'Amicale du Nid à Clichy.
Nous entendons dénoncer la violence de l'idéologie abolitionniste et les
actions concrètes que mènent les associations qui la représentent dont
l'Amicale du NID et ses ateliers Dagobert. Les ateliers Dagobert sont
présentés comme des
travaux d'insertion pour les personnes prostituées qui leur permettraient
de "quitter la prostitution".
En réalité, ces travaux n'ont rien de formateur pour les personnes et ne
servent qu'à exploiter une main d'oeuvre bon marché pour les entreprises
partenaires ainsi qu'à cette association qui bénéficie de plus pour cela de
subventions publiques.
Les personnes sont considérées comme inaptes au marché du travail
à cause de leur passé de prostituées et sont rémunérées moins que le
SMIC sur le modèle de l'exploitation du travail des détenus dans les prisons.
Il s'agit donc de maintenir une morale abolitionniste d'essence
chrétienne et paternaliste qui fait des prostituées des personnes "sans
âmes", stupides, incapables de travailler et qui mettraient leur corps à
disposition de leurs clients.
En fait, de nombreuses personnes sont conduites à participer à ces ateliers
parce que la plupart des aides sociales sont conditionnées au fait d'arrêter
la prostitution. Ainsi tandis que l'Amicale du NID est prioritaire pour
l'hébergement d'urgence auprès du 115, les associations de santé
communautaires parviennent très difficilement à obtenir des places car elles
respectent le choix des personnes.
Effet pervers de cette obligation, toute personne surprise
sur des lieux de prostitution par des membres de l'Amicale du NID ou de
leur bus Intermede se voit privée dès l'instant même des aides qu'elle
avait obtenu, notamment en matière de logement, ce qui met du jour au
lendemain des personnes à la rue sous prétexte qu'elles continuent de se
prostituer.
Certes, travailler pour les ateliers Dagobert est sur la base du volontariat,
mais dans le contexte actuel de répression, il est de plus en plus demandé
d'entreprendre des démarches de "réinsertion" après une arrestation pour
racolage. On nous remet alors une liste des coordonnées des associations et de
préférence celles abolitionnistes qui ont pour vocation la lutte contre la
prostitution. Des personnes harcelées par la police et connues de la justice,
peuvent par exemple avoir peur d'une expulsion et ainsi acceptent de travailler
pour ces ateliers.
Enfin, dernier aspect discriminant de leur morale chrétienne, il est
demandé aux travailleuses du sexe transgenres de se masculiniser pour se
réadapter au marché du travail. L'Amicale du NID n'arrive pas à
comprendre que la transidentité est une identité et croient que la volonté
de
féminisation est liée à la demande des clients. Il s'agit bien pour nous
d'une violence transphobe que de contraindre des personnes à se couper les
cheveux, à porter des habits d'hommes et à se faire appeler par leur
prénom d'état civil quand elles sont des femmes.
Pour toutes ces raisons, nous empêchons les salariés et permanents de
l'Amicale du NID de travailler durant cette journée tout comme ils le font
pour nous toute l'année.
LES PUTES
SCALP-REFLEX