Actualité   Art-s   Bougeons!   Histoire   Post-porn   Prostitution   Queer   Sexualité(s)   Sources   Straightland   Textes    Vos réactions 
                      post-Ô-porno
Version  XML 
"Parce que le sexe est politique"

  

[]curieu-x-ses
depuis le 09/11/05 sur post-Ô-porno,
dont
[]actuellement.
Locations of visitors to this page 



Archives par mois
Octobre 2016 : 1 article
Février 2016 : 1 article
Juin 2015 : 1 article
Mai 2015 : 1 article
Avril 2015 : 2 articles
Février 2015 : 2 articles
Novembre 2014 : 3 articles
Octobre 2014 : 1 article
Juin 2014 : 1 article
Janvier 2014 : 1 article
Octobre 2013 : 2 articles
Juillet 2013 : 1 article

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


*Genre, sexualité & société: Appel à propositions

--> "Révolutions/libérations sexuelles"

Appel à propositions

pour la nouvelle revue électronique

Genre, sexualité & société

 

Dossier thématique

"Révolutions/libérations sexuelles"

 

 

Le quarantième anniversaire de Mai 68 a confirmé, une fois de plus, qu’entre discours nostalgiques et discours généalogiques, les événements de Mai, ainsi que la séquence historique au cœur de laquelle ils s’inscrivent, continuent d’exercer un charme certain et de susciter, en même temps, un certain embarras.

 

Les opérations médiatiques de commémoration de l’esprit contestataire contribuent à alimenter une représentation de ces « années 68 »[1][1] comme horizon historique perdu à jamais qu’il s’agirait pour nous autres contemporains de ressortir du placard au besoin, afin de réveiller les âmes sensibles en proie à une dépression politique profonde, mais plus habituellement afin de renvoyer les temps présents dans leur inconsistance intellectuelle, dans leur incapacité à inventer l’avenir et aussi dans leur impossibilité à faire preuve de maturité politique, nous dit-on. En même temps que cette cacophonie intellectuelle s’emploie à construire une image mythique de cette période de l’histoire, la sémantique de la « libération » s’impose comme instrument de mystification qui, par sa puissance communicationnelle, parvient à cristalliser l’idée selon laquelle nous serions aujourd’hui le résultat d’un processus de libération déclenché il y a bien longtemps déjà, ses approfondissements et ses déplacements successifs ne cessant de retentir ad libitum. Et ce, au point que l’on pourrait se demander, en paraphrasant un passage célèbre de L’histoire de la sexualité de Michel Foucault, non pas comment en sommes-nous parvenus au stade de la libération, mais plutôt « pourquoi disons-nous avec tant de passion […] que nous sommes libérés »[2][2] ?

 

Force est de constater que la thématique de la libération sexuelle, du point de vue d’une histoire de la sexualité, de la même manière que celle de la sexualité libérée, du point de vue de l’expérience individuelle, si elles sont porteuses d’une force mobilisatrice extrêmement puissante, n’en restent pas moins très problématiques. À ce propos, Michel Bozon remarque à quel point les comportements sexuels ont changé beaucoup moins sensiblement que l’on s’imagine au premier abord, et avance l’hypothèse d’un déplacement des champs de déploiement des normes sexuelles de l’extérieur de l’individu vers l’intérieur[3][3].

 

Ce dossier thématique de la revue Genre, sexualité et société entend apporter une contribution à l’exploration des « lieux » où le germe de la libération s’est transformé en une approche révolutionnaire de la sexualité et en des expériences concrètes. Il s’agira de procéder à une sorte de topologie de la libération sexuelle, tant du point de vue des exercices militants (mais pas seulement) de libération auxquels se sont adonnés, dans les années 1970, les hommes et les femmes – mais aussi les hommes entre eux et les femmes entre elles – que du point de vue des domaines où la sexualité a été formulée et exploitée comme pratique discursive, comme discours sur les pratiques, comme discours sur soi et donc comme sémantique et symbolique de déploiement des subjectivités. On pense notamment ici aux domaines des arts, de la littérature, du cinéma, du spectacle vivant, etc.

 

Aussi, le titre provisoire de « Révolutions/libérations sexuelles » serait-il plus à entendre dans le sens d’un questionnement qui s’efforcerait d’interroger « ce que la sexualité a fait à la libération sexuelle ». Il s’agira en outre de questionner la catégorie même de « libération sexuelle », de la déconstruire historiquement et de l’analyser du point de vue des discours qui l’ont produite et qu’elle a produit. 

 

Conformément à la ligne éditoriale de la revue Genre, sexualité et société, seront particulièrement appréciées les approches pluridisciplinaires, toutes disciplines confondues. Un regard particulièrement attentif sera porté aux propositions portant sur des aires géographiques autres que la France, à l’intérieur du cadre européen, notamment, mais pas exclusivement.

 

Les délais pour la validation du sommaire du dossier thématique étant très serrés, les propositions d’articles d’environ 800 mots rédigées en langue française seront à envoyer au plus tard le 22 juin 2008, la publication étant prévue pour fin 2009-début 2010. Une courte bibliographie indiquant les ouvrages, les sources, les archives et/ou les terrains sur lesquels les auteur.e.s s’appuient et travaillent sera fortement appréciée.

 

Les propositions émanant de chercheur.e.s non-francophones en vue de la soumission d’un article dans une autre langue pourront également être considérées, uniquement si l’article traite de contextes autres que la France, et à condition que l'article soit inédit.

 

Les textes, police « times new roman », interligne 1,5, doivent être envoyés au format DOC ou RTF.

 

Les auteur.e.s sont prié.e.s d’envoyer séparément (dans un autre fichier, afin de garantir l’anonymat) un court CV précisant leurs nom, statut, rattachement institutionnel, et, éventuellement, une liste de publications antérieures. Elles/ils veilleront également à fournir une adresse électronique, ainsi qu’une adresse postale, et un numéro de téléphone fixe ou portable.

 

À noter que l’acceptation d’une proposition ne signifie pas automatiquement acceptation de l’article en vue de la publication.

 

Les propositions devront être envoyées directement au coordinateur du dossier thématique à l’adresse suivante : massimo.prearo@gmail.com en veillant bien à mettre en copie le directeur de la publication et la rédactrice en cheffe de la revue : regisrevenin@gmail.com ; marianne.blidon@wanadoo.fr 

 

 

Genre, sexualité & société est une nouvelle revue électronique pluridisciplinaire et internationale, de langue française, consacrée à la sexualité. Le dossier d’intégration au portail scientifique Revues.Org est en cours de constitution, et les premiers numéros devraient paraître en 2009. Par ailleurs, la revue est soutenue par le laboratoire IRIS - Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (CNRS-INSERM-EHESS-Université Paris 13 - UMR 8156), et par la Maison des Sciences Humaines (MSH) de Paris-Nord.

 

Créée par un groupe de jeunes chercheur.e.s (jeunes maître.sse.s de conférences, docteur.e.s et doctorant.e.s) en sciences humaines et sociales, la revue Genre, sexualité & société se revendique comme un espace de dialogues et d’échanges autour des questions de genre et de sexualité, alors qu'il n'existe pour l’heure, dans le monde francophone, que des revues médicales, psychologiques ou sexologiques sur la sexualité.

 

Genre, sexualité & société s’organise de manière classique, avec un comité de rédaction d'une vingtaine de membres, des lectrices et lecteurs anonymes sollicité.e.s ponctuellement pour évaluer tel ou tel article, et un comité scientifique, composé de Michel Bozon, Judith Butler, Sylvie Chaperon, George Chauncey, Alain Corbin, Eric Fassin, Maurice Godelier, David Halperin, Eve Kosofsky Sedgwick, Rose-Marie Lagrave, Brigitte Lhomond, Danièle Lochak, Nicole-Claude Mathieu, Frédérique Matonti, Michelle Perrot, Gail Pheterson, Paola Tabet et Louis-Georges Tin.

 

Eric Fassin est le responsable scientifique de la revue, Marianne Blidon la rédactrice en cheffe, et Régis Revenin le directeur de la publication.

 

Actuellement, le comité de rédaction de Genre, sexualité & société est ainsi composé : Mickaël Bertrand,  Florence Binard, William Bishop, Marianne Blidon, Sandra Boehringer, Jean-Raphaël Bourge, Christophe Broqua, Cécile Chartrain, Sébastien Chauvin, Natacha Chetcuti, Baptiste Coulmont, Catherine Deschamps, Virginie Descoutures, Elsa Dorlin, Hélène Fleckinger, Laurent Gaissad, Gabriel Girard, Deborah Gutermann, Alexandre Jaunait, Stéphanie Kunert, Arnaud Lerch, Jean-Yves Le Talec, Guillaume Marche, Rostom Mesli, Massimo Prearo, Denis Provencher, Anne-Claire Rebreyend, Régis Revenin, Christelle Taraud, Mathieu Trachman.

 

Adresse e-mail de la revue : revuegss@gmail.com



[1][1] Geneviève Dreyfus-Armand, Robert Frank, Marie-Françoise Lévy, Michelle Zancarini-

Fournel (dir.), Les année 68 : le temps de la contestation, Paris-Bruxelles, Complexe, 2000.

[2][2] Michel Foucault, Histoire de la sexualité I. La volonté de savoir, p. 16.

[3][3] Entretien avec Michel Bozon, « Révolution sexuelle ou individualisation de la sexualité ? », réalisé par Patrick Simon, Mouvements, n°20, mars-avril 2002, pp. 15-22.

Ecrit par post-Ô-porno, le Lundi 2 Juin 2008, 12:02 dans la rubrique "Actualité".
Repondre a cet article