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*Un chercheur se penche sur la pornographie dans Internet

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Un chercheur se penche sur la pornographie dans Internet




-> Un article lu sur: Le site de l'Université de Montréal


«Nous avons cherché à rencontrer des hommes dans la vingtaine qui n'avaient jamais regardé de pornographie et nous n'en avons pas trouvé.» Cette phrase en dit long sur la popularité de la pornographie auprès de la gent masculine, un thème de recherche auquel se consacre Simon Louis Lajeunesse, chercheur postdoctoral et professeur associé à l'École de service social de l'Université de Montréal.

«L'objectif de mes travaux est d'observer l'effet de la pornographie sur la sexualité et sur la construction du genre, masculin ou féminin, en donnant la parole aux hommes qui en font usage, explique le chercheur. Aucune étude ne s'est jamais penchée sur les rapports que ces hommes entretiennent avec le matériel pornographique, comment ils se situent à son égard et comment ils vivent leur sexualité.»

Une sexualité conventionnelle

Le chercheur a procédé par entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 20 étudiants hétérosexuels et amateurs de pornographie. La moyenne d'âge des répondants est de 22 ans et, fait à signaler, 18 d'entre eux ont accepté de participer à l'étude parce qu'ils ont été encouragés à le faire par leur compagne ou par une connaissance féminine de leur entourage.

«Ils m'ont raconté leur vie sexuelle à partir de leur premier contact avec la pornographie, soit au début de l'adolescence, et aucun des répondants n'avait de sexualité pathologique; leurs pratiques sexuelles sont même plutôt conventionnelles», affirme Simon Louis Lajeunesse.

À la lumière de ces entrevues, il ressort que 90 % de la consommation de pornographie se fait sur Internet, le reste provenant des «rayons pornos» des clubs vidéo. «Aucun des répondants ne paie pour visionner ce matériel sur Internet; tous se limitent à ce qui est accessible gratuitement», indique le chercheur. À ses yeux, cela démontre que ces consommateurs n'accordent que peu d'importance à cette activité.

En moyenne, les célibataires se livrent à trois séances de visionnement de 42 minutes de pornographie par semaine. Ceux qui sont en couple (14) s'y adonnent deux fois moins, soit 1,7 séance de 27 minutes ine fois par semaine. Mais le visionnement en couple demeure exceptionnel; les jeunes hommes qui ont une compagne visionnent ce matériel presque toujours en solitaire et à l'insu de leur partenaire.

Tout en se gardant d'universaliser ce type de statistiques, Simon Louis Lajeunesse dégage néanmoins un patron de relation entre l'amateur de pornographie et son produit. «La relation est dynamique, interactive et diachronique», affirme-t-il. Dynamique et interactive au sens où les hommes vont y puiser du contenu répondant à l'image qu'ils ont déjà de la sexualité: «Le script ou fantasme est déjà en place à l'âge de 10 ans et ce n'est pas la pornographie qui le crée, dit-il. Au début de l'adolescence, les garçons sont très curieux sexuellement et sont contents d'accéder à ce matériel pour apprendre comment ça se passe. Mais ils laissent de côté ce qui ne leur plait pas ou ce qui les dégoute. Ils choisissent donc ce qu'ils regardent et il n'y a pas de victimes involontaires chez les usagers.»

L'exposition à ce matériel les amène par ailleurs à préciser ou à découvrir certains aspects de leurs propres désirs et à modifier leurs préférences de consommation. La relation est aussi diachronique, c'est-à-dire que l'effet du matériel n'est pas toujours le même et varie selon l'âge et le vécu de la personne.

Pas de modification de sa sexualité

Les répondants se sont dits dégoutés notamment par les scènes de violence, de zoophilie et de «gang bang», où plusieurs hommes éjaculent sur une femme. Mais les pornophiles ne visionnent pas les films comme s'ils étaient au cinéma; ils font défiler en accéléré les scènes qui ne les intéressent pas ou qui les rebutent et créent bien souvent leurs propres montages d'extraits choisis. «On ne peut donc pas prétendre que parce qu'un film présente un certain nombre de scènes de violence l'usager est par le fait même exposé à autant de minutes de violence», estime le chercheur.

Les répondants se disent par ailleurs tout à fait d'accord avec le principe de l'égalité entre hommes et femmes, mais se sentent victimes d'un discours féministe antipornographique et culpabilisant. «La pornographie n'a pas modifié leur perception de la femme ni leurs rapports de couple, qu'ils veulent harmonieux et épanouissants. Ceux qui ont proposé à leur compagne des pratiques qu'elle a refusées ont tout simplement mis leur fantaisie de côté. Le fantasme “se casse dans le réel” et ces hommes ne souhaitent pas que leur partenaire ressemble à une actrice porno.»

Et pourquoi s'adonnent-ils à ces visionnements solitaires? «La pornographie est un adjuvant à la masturbation, qui est une façon de prendre soin de soi, d'avoir une relation sexuelle avec soi-même et de nourrir son imaginaire, répond Simon Louis Lajeunesse. Et cet imaginaire n'est pas transféré dans la vraie vie.»

Le chercheur réfute donc l'effet pervers que plusieurs attribuent à ce matériel. «Les agresseurs n'ont pas besoin de pornographie pour être violents, les accros pourraient être accros à autre chose, comme la drogue, l'alcool ou le jeu, et les cas asociaux relèvent de la pathologie. Si la pornographie avait l'effet qu'on lui attribue, il suffirait de présenter des films d'hétérosexuels à un homosexuel pour changer son orientation.»

L'effet de la pornographie sur les jeunes hommes serait donc bien moins nocif que celui des rayons gammas sur les vieux garçons!

Cette recherche postdoctorale a bénéficié d'une subvention du Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF).

Daniel Baril


 


Qu'est-ce que la pornographie?


«Je ne sais pas définir la pornographie, mais je sais la reconnaitre», a déjà déclaré le juge américain Potter Stewart. Sinon Louis Lajeunesse attribue pour sa part quatre caractéristiques à ce matériel: il y a nudité complète ou partielle ; le contenu vise à produire une excitation sexuelle ; le produit est destiné à être échangé (sous forme commerciale ou autre) ; et son caractère sera jugé offensant en dehors du contexte pour lequel il est produit.



Ecrit par post-Ô-porno, le Jeudi 3 Décembre 2009, 20:36 dans la rubrique "Post-porn".
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