J'ai été invitée à intervenir, le 29 Juillet 2011, au colloque des Universités d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités (UEEH) “ A l'intersection des oppressions, quelles solidarités, quelles luttes? Réflexions autour des oppressions race/genre” et plus particulièrement dans les milieux LGBTQI *.
 
La veille de mon arrivée, j'ai été contactée par la présidente du Conseil d’Administration des UEEH. Celle-ci (blanche) alertée par un autre membre du CA (blanc) m'informe qu'il a été contacté par une participante (blanche) quelques minutes plus tôt. Elle l'a chargé d'une mission: Apeurée, cette participante demandait à être protégée, pendant la durée des UEEH, d'une agression potentielle de ma part... Et pour cela, la présidente du CA en personne m'a appelée pour me demander, sans autre préambule: “est ce que tu t'engages à ne pas taper cette participante?”.
Et ce, alors que cette participante a été prévenue par mes propres soins, compte tenu de nos divergences politiques et conflits interindividuels, de mon invitation par le CA des UEEH au colloque et de ma décision d'accepter compte tenu du thème.
 
Il existe pourtant un groupe de régulation des conflits et de soutien des personnes agressées ayant pour vocation la gestion et médiation des conflits interindividuels  au sein des UEEH dans une volonté de règlement collectif de ce type de problèmes récurrents. Pourquoi cette commission n'a-t-elle pas été saisie par les membres du CA et plus particulièrement par la présidente? Et pourquoi cette même commission n'est-elle jamais entrée en contact avec moi?
 
Quelle participante des UEEH peut exiger (en échange de sa présence?) une telle protection rapprochée des membres du CA ? Pourquoi cette requête a reçu un traitement privilégié? Et pourquoi a-t-on pris tout naturellement pour acquis le fait que j'allais “taper” cette participante?
 
Je suis Arabe. Elle est blanche. Donc:
 
C'est appartenir à la norme et bénéficier d'une légitimité naturelle fondée sur la classe et la race.
C'est capitaliser ses privilèges et valider, pérenniser un système inégalitaire.
Etre blanc, c'est avoir le privilège d'être perçu comme un individuE à part entière, ne pas être appréhendé comme un groupe homogène, à la culture essentialisée, violente et immaîtrisable.
C'est une parole de dominant qui prévaut sur une parole de dominé. Elle pèse tellement qu'on ne prend pas la peine de la questionner ni de la confronter.
Utiliser ses privilèges de blanc/bourgeois/blanche/bourgeoise, c'est aussi savoir convoquer son réseau d'influences et utiliser sa position sociale pour obtenir un traitement favorisé.
 
Voici ce qui s'est joué, ici même, réflexes conditionnés de préjugés et actes racistes et racaillophobes en cascade, au sein des UEEH “expérience féministe, de vie et de gestion collective”[...] “dans l'écoute et le respect de la parole de l'autre” (Premières lignes de la charte des UEEH – Livret de la participante). Mais quelle autre?
Une entité menaçante car violente par essence, agressive de nature,  appauvrit mentalement par son obscure banlieue et ses parents avant elle, par leur obscur pays. A deux doigts du terrorisme...
 
Immigration choisie pour le colloque des UEEH!

Féministes décolo (niales) pour une révolution permanente,
Queersidence!