Rome : un adepte du bondage inculpé pour homicide
Soter Mulé est considéré sur internet comme une «figure» du bondage.
-> Un article lu sur: leparisien.frUn ingénieur de 42 ans a été inculpé d'homicide par imprudence et placé en détention, à Rome (Italie), après la mort d'une étudiante de 24 ans lors d'une séance sado-masochiste. L'auteur des faits, Soter Mulé, avait ligoté deux jeunes femmes, apparemment consentantes, en tentant d'appliquer une technique japonaise, dite du shibari, consistant à attacher des personnes «avec art et raffinement».
L'une des deux partenaires, Paola Caputo, a trouvé la mort. L'autre, âgée de 23 ans, a été retrouvée dans un état grave et hospitalisée. Ses jours ne sont pas en danger.
Le Parquet, qui l'avait dans un premier temps fait arrêter pour homicide volontaire, a requalifié les faits, estimant que sa victime avait accepté de se prêter au jeu et que l'homicide n'était pas volontaire.
Le trio avait passé la soirée en boîte, à boire et fumer de la drogue. Paola, amie de longue date de Mulé, a proposé de se rendre dans le parking d'un immeuble dont elle était la gardienne, dans la banlieue romaine. Les deux jeunes femmes, restées habillées, étaient liées de manière très étroite par la même corde, accrochée à deux mètres de hauteur dans un mouvement de balancier. Le moindre mouvement de l'une conditionnait celui de l'autre. C'est lorsque l'une des deux s'est évanouie que son poids a entraîné la suffocation de l'autre.
Kinbaku, figure du "bondage" sur internetL'ingénieur a tenté de sauver les jeunes femmes en coupant la corde qui les liait, avant d'appeler les secours et la police. Les enquêteurs ont retrouvé dans sa voiture cordes et harnais. «Je suis désespéré. Personne n'a obligé personne. Paola et son amie étaient consentantes. C'est un accident horrible», a-t-il déclaré aux enquêteurs.
Surnommé Kinbaku, Soter Mulé, figure du "bondage" sur internet, est l'un des responsables de l'association BDSM (Bondage discipline soumission masochisme). Diplômé de l'Institut Pie XII des religieuses de l'Assomption à Rome et licencié en ingéniérie mécanique, il avait fondé une société de sécurité informatique, mais sa véritable passion était la photo.
"«Il était considéré comme une des personnes les plus expertes, avec la tête sur les épaules, explique une personne liée à ce milieu, sous couvert de l'anonymat. Dans ce genre de pratique de sexe extrême, il faut toujours que tout soit sous contrôle, mais il le savait parfaitement. Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé». Le patron d'une boîte spécialisée, Stefano Lafordio, responsable de l'Alcove, confie au Messaggero que «le bondage est arrivé à Rome il y a cinq ans environ». Il précise que des cours sont dispensés sur «la façon de lier, sur les frictions, les suspensions».