Journée
d’études des doctorant.e.s du Cresppa-LabTop
Lundi 24 novembre 2014
L’organisation de la recherche en studies semble être un transfert de dispositifs et de problématiques de recherche issues du monde anglo saxon. Alors qu'on pourrait penser que les studies ont acquis une certaine légitimité dans le contexte universitaire français, le terme fait l'objet d'un usage polémique dans le contexte politique français. Mais quels sont les fondements empiriques de la distinction disciplines/études ? Et dans quelle mesure cette distinction est-elle opératoire, (aussi bien théoriquement qu'empiriquement) ? En effet, les chercheur.e.s qui participent à ces espaces de débats universitaires le font le plus souvent à partir – institutionnellement ou intellectuellement – des disciplines.
La question des usages de la catégorie de studies se pose, et ce qu'elle relève d'une projection méliorative ou péjorative : ne sont-elles pas toujours en réalité l'objet de constructions/reconstructions discursives, inscrites dans la logique du champ universitaire ?
Ainsi, le reproche souvent formulé à l'encontre des studies, du point de vue disciplinaire, consisterait à critiquer la segmentation des savoirs qu'elles contribueraient à produire, en contradiction avec une volonté de théorisation générale. Celle-ci serait garantie en revanche dans le cadre d'espaces disciplinaires, qui préservent une discussion transversale des méthodes et des concepts malgré ou grâce à la diversité des différents objets auxquels ils s'appliquent.
Cet argument peut toutefois être retourné, en abordant les studiescomme représentant une réelle possibilité de dépassement des frontières disciplinaires, et de confrontation, précisément, des méthodes et concepts qui dérivent de ces frontières. Les disciplines n'opèrent-elles pas une hiérarchisation des questions et des objets légitimes, d'ailleurs souvent liée à leur contournement par les études/studies ?
Au-delà du champ scientifique, quels enjeux matériels, intellectuels, politiques ces rhétoriques recouvrent-elles ?
Programme
10h15 : Accueil des participant.e.s
10h45 :
Introduction par Marion GUENOT et Lucas MONTEIL (CRESPPA-LABTOP)
11h-12h15 :
Meoïn
HAGÈGE (EHESS, IRIS) et Arthur VUATTOUX (Université Paris 13, IRIS)
« Étude critique des masculinités,
genre et santé »
Karine
ESPINEIRA (Université de
Nice-Sophia Antipolis, LIRCES)
« Trans Studies :
articuler les statuts d’insider et d’outsider »
Discussion : Alice ROMERIO et Josselin TRICOU
(CRESPPA-LABTOP)
12h15-13h30 : pause déjeuner
13h30-14h45 :
Clemens
ZOBEL (Université Paris
8, CRESPPA-LABTOP)
« Etudes postcoloniales et guerre des
sciences : le politique en question »
Anne-Emmanuelle
BERGER (Université Paris
8, CRESPPA-GTM)
« L’invention des Gender Studies aux
Etats-Unis: le cas de l’université de Cornell »
Discussion :
Georges MEYER et Rémi ROUGE (CRESPPA-LABTOP)
14h45-15h15 : pause café
15h15-16h30 :
Maxime
CERVULLE (Université Paris
8, CEMTI)
« Cultural Studies : projet
critique et postdisciplinarité »
François-Ronan
DUBOIS (Université
Stendhal-Grenoble 3, RARE,LIRE)
« Disciplines et pornographies :
usages académiques, usages politiques »
Discussion :
Jean-Raphaël BOURGE et Francesca CORRADO (CRESPPA-LABTOP)
16h30-17h :
Conclusion par Florence
HULAK (Université Paris 8, CRESPPA-LABTOP)
Cette journée s’inscrit dans la
continuité des précédentes journées d’études de l’atelier des doctorant.e.s du
CRESPPA-LABTOP : Politiques de la
scientificité : les mises en scène du savoir, le 4 juin 2012 et Politiques de la scientificité 2 :
discipliner les savoirs, le 3 juin 2013.
59-61
rue Pouchet Paris 75017, Salle 159
http://www.labtop.univ-paris8.fr