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"Parce que le sexe est politique"

  

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*Cahiers du genre n° 39/2005 -

--> Féminisme(s) : penser la pluralité
Sortie du dernier numéro, coordonné par Dominique Fougeyrollas-Schwebel, Éléonore Lépinard et Eleni Varikas.

(source)


La centralité théorique donnée à l’antagonisme de sexe tend à obscurcir les autres rapports de pouvoir qui traversent le groupe des femmes. Ce numéro aborde une des dimensions longtemps délaissées par le féminisme en France : l’imbrication des dominations sexiste et raciste. Pour ce faire, il procède à une confrontation avec d’autres expériences politiques et contributions théoriques, notamment celles du black feminism.

résumés:


Dominique Fougeyrollas-Schwebel — Controverses et anathèmes au sein du féminisme français des années 1970
Dans les années 1970, la théorie marxiste est le point de référence obligatoire des groupes militants politiques de gauche et d’extrême gauche et c’est dans ce contexte qu’il faut analyser les positions politiques et théoriques du féminisme. En effet, l’opposition entre le groupe des Féministes matérialistes et le groupe Psychanalyse et politique, analysée sous le seul argument universalisme versus différentialisme, masque le fait que les divisions qui s’opèrent sont corrélatives aux débats de l’époque entre marxistes. De même, les scissions qui se produisent au sein du collectif Questions féministes en 1980 doivent également se comprendre à la lumière de cet arrière-plan marxiste. L’objectif de cet article est ainsi d’éclairer ce contexte singulier du féminisme en France.
[— p. 13-26]

Féminismes — Marxismes — Domination masculine — Différences des sexes — Lesbianisme

Nancy Fraser — Multiculturalisme, anti-essentialisme et démocratie radicale. Genèse de l’impasse actuelle de la théorie féministe

En retraçant l’histoire des débats sur la « différence » qui ont occupé le mouvement féministe depuis les années soixante jusqu’à aujourd’hui, cet essai analyse les impasses actuelles et ouvre une autre perspective. En effet, la discussion, d’abord centrée sur l’opposition « égalité-différence », a connu une seconde phase concernée par les « différences entre femmes » pour enfin parvenir au troisième stade actuel, occupé par le thème des « différences croisées multiples » (genre, « race », classe et sexualité). Aucune des positions idéologiques les plus avancées, c’est-à-dire l’anti-essentialisme et le multiculturalisme, ne permet d’opérer une distinction pertinente entre les revendications identitaires qui sont démocratiques et celles qui ne le sont pas, entre les différences justes et les différences injustes. De ce fait, aucune de ces positions ne peut servir de fondement à une politique féministe viable. Ni l’une ni l’autre n’est capable d’établir un lien entre une orientation culturelle fondée sur l’identité et la différence, d’une part, et une politique sociale de justice et d’égalité d’autre part. Je propose donc en conclusion de passer à une autre phase du débat sur la différence qui viserait à lier l’orientation politique fondée sur la différence culturelle à une politique d’égalité sociale.
[— p. 27-50]

Démocratie radicale — Intersection — Féminismes — Théorie féministe — Multiculturalisme — États-Unis

Kimberlé Williams Crenshaw — Cartographies des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur
Les discours féministes et antiracistes contemporains n’ont pas su repérer les points d’intersection du racisme et du patriarcat. Face à ces difficultés, cet article propose une approche originale : l’intersectionnalité. La première partie traite de l’intersectionnalité structurelle — de la manière dont le positionnement des femmes de couleur, à l’intersection de la race et du genre, rend leur expérience concrète de la violence conjugale, du viol et des mesures pour y remédier qualitativement différente de celle des femmes blanches. La seconde partie porte sur l’intersectionnalité politique : notamment la marginalisation de la question de la violence contre les femmes de couleur induite par les politiques féministes et antiracistes. Enfin, l’article conclut par l’examen des conséquences de l’approche intersectionnelle dans le champ plus large de la politique de l’identité contemporaine.
[— p. 51-82]

Intersectionnalité — Violences contre les femmes — Féminisme — Black Feminism — Racisme — Politiques identitaires — États-Unis

Elsa Dorlin — De l’usage épistémologique et politique des catégories de « sexe » et de « race » dans les études sur le genre
À partir d’une réflexion sur le black feminism, cet article traite de l’articulation entre domination de genre et racisme, en tant qu’elle constitue l’un des enjeux théoriques et politiques les plus importants du féminisme anglo-saxon : dans quelle mesure l’expérience de la ségrégation raciste modèle celle du sexisme et met à mal l’unité politique du féminisme ? Si le sujet idéologique « femme » a implosé sous la critique du patriarcat, qu’en est-il du sujet politique du féminisme lui-même, « Nous les femmes » ? Notre thèse consiste à montrer comment les discours de la domination mettent à disposition des groupes opprimés des cadres anhistoriques qui réifient sans cesse ces mêmes groupes, jusque dans leurs affirmations positives. Dans ces conditions, en voulant déessentialiser le sujet du féminisme, « les femmes », le risque est de le renaturaliser en une myriade de sous-catégories (les femmes noires, les femmes voilées, les femmes migrantes…) qui deviennent des préalables aux luttes. De notre capacité à révéler l’historicité de l’entremêlement des catégories de « sexe » et de « race » et à user de techniques de tumultes à même d’inventer un autre langage politique, dépend notre capacité d’agir et de se penser comme sujets politiques en devenir.
[— p. 83-105]

Féminismes — Black Feminism — Domination — Intersectionnalité — Colonialisme — Postcolonialisme — Résistances — États-Unis

Éléonore Lépinard — Malaise dans le concept. Différence, identité et théorie féministe
Si la question de la différence a historiquement été centrale au projet féministe, comme politique et comme théorie, elle est aujourd’hui insuffisante pour penser des rapports de genre qui apparaissent, à la lumière de la critique postcoloniale et des politiques de l’identité, traversés par d’autres rapports de pouvoir. Toutefois, cette critique semble avoir des difficultés à émerger en France où l’histoire du mouvement, en particulier la place qu’y a occupé la question de la lutte des classes, le lien qu’il a entretenu entre théorie et politique, et l’histoire du postcolonialisme — ou plutôt son absence — ont participé à tenir la question de l’articulation entre genre, « race » et ethnicité à l’écart des revendications et de la théorie féministe. Cette configuration historique, sociale et théorique a engendré un certain malaise dans le concept, c’est-à-dire une difficulté à critiquer les acquis théoriques du féminisme et à déconstruire la catégorie « femmes », autrement dit le sujet même du féminisme.
[— p. 107-135]

Féminismes — Différence — Identité — Théorie féministe — Rapports de pouvoir — Mouvement féministe — Intersection

Sonya Dayan-Herzbrun — Détours et transgressions : une approche des rapports de genre
Poser l’universalité de la domination du masculin sur le féminin en l’assimilant à celle des hommes sur les femmes voue à l’échec toute visée politique du féminisme comme pensée et pratique de l’émancipation. Il semble au contraire essentiel de mettre en évidence les pratiques de résistance trop souvent occultées par les scientifiques du social. On concevra dès lors la domination comme une relation, une tension entre deux groupes sociaux ou entre un individu et un groupe et non plus comme une étape infranchissable de l’analyse. Il faut aussi distinguer les rituels et les codes, des pratiques effectives bien plus complexes. Le terrain d’observation et de mise à l’épreuve de ces hypothèses est le Proche-Orient, et les pratiques de résistance des Palestiniennes des Territoires occupés ainsi que des camps du Liban, en prenant en compte l’investissement politique du privé et en se mettant à l’écoute de ce que disent et font celles qui sont généralement catégorisées du côté des dominées.
[— p. 137-151]

Résistances — Domination — Pouvoir — Patriarcat — Proche-Orient

Ludovic Gaussot — Des rapports sociaux de sexe à la connaissance de ces rapports : une vertu cognitive de la non-conformité ?

L’objet de cet article est l’influence des rapports sociaux de sexe sur la connaissance de ces derniers. Le fil conducteur est la dette de la sociologie à l’égard de la pensée féministe et les questions (sociologiques) que cette dette pose. Il semble admis au sein des sciences sociales que c’est la transformation des rapports sociaux de sexe qui a permis — ou contraint — le développement de la problématique des rapports sociaux de sexe. Il semble moins bien connu et surtout reconnu que celui-ci n’est pas le produit du fonctionnement « normal » du champ scientifique. Cet article propose ainsi une contribution à l’élucidation de la genèse des problématiques de sexe dans les sciences sociales en interrogeant les conditions sociales de leur renouvellement.
[— p. 153-172]

Sociologie de la connaissance — Épistémologie — Standpoint Theory — Féminisme — Genre — Rapports sociaux de sexe

Carme Alemany Gómez et Carmen Mozo González — Offenses, défenses et silences. Les conduites des femmes devant le harcèlement sexuel sur le lieu de travail
Les enquêtes réalisées en Espagne sur l’ampleur du harcèlement sexuel au travail montrent que ce phénomène est plus fréquent que ne l’indique le nombre de plaintes officielles. Dans cet article — qui s’appuie sur les résultats d’une recherche réalisée dans trois secteurs d’activité : la banque en Andalousie, la chimie et la santé en Catalogne — nous analysons en premier lieu les conduites des femmes devant les comportements masculins qui peuvent être compris comme du harcèlement sexuel. Ces conduites sont le produit d’un apprentissage, pas toujours conscient, qui les maintient surtout dans l’invisibilité. L’effort déployé par les femmes pour garder sous silence ce type d’agression nous a amenées, ensuite, à avancer des hypothèses qui pourraient expliquer les raisons de leur conduite. L’invisibilité du phénomène pose aussi la question des résistances à ces comportements et interroge les actions qui visent davantage l’utilisation des dispositifs de type judiciaire que la prévention du harcèlement sexuel.
[— p. 173-192]

Harcèlement sexuel — Conditions de travail — Stratégies — Résistances — Espagne

María-Angeles Durán — Le travail non rémunéré des familles
Cet article porte sur le travail non rémunéré effectué au sein du foyer, qui occupe une place centrale dans l’économie. Loin de se limiter aux tâches domestiques courantes, il comprend l’ensemble des soins aux personnes dépendantes (enfants, personnes âgées, malades en particulier), qu’elles soient membres du ménage ou du réseau familial. En s’appuyant sur une série d’enquêtes longitudinales menées en Espagne depuis près d’une décennie, l’auteure montre que ce sont principalement les femmes mariées de 30 à 59 ans, appartenant aux catégories sociales les moins favorisées, qui assument les plus lourdes charges en la matière. Se fondant sur les projections démographiques liées au vieillissement de la population et à la montée de l’activité professionnelle féminine, elle présente un modèle — l’échelle de Madrid — qui permet d’anticiper les mesures à prendre, sachant que les besoins exponentiels ne pourront être satisfaits que s’ils sont partagés, externalisés et rémunérés en grande partie.
[— p. 193-219]

Travail non rémunéré — Famille — Travail domestique — Division sexuelle du travail — Politiques sociales — Espagne
Ecrit par post-Ô-porno, le Dimanche 27 Novembre 2005, 17:37 dans la rubrique "Sources".
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