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*Parole de pute

--> de Roxane Nadeau




-->> Texte de Roxane Nadeau, lu sur cybersolidaires.


Parole de pute


Ho Chi Minh City, Vietnam, octobre 2002 :



S'asseoir ensemble pour avancer. Est-ce possible, mesdames.


Tentative d'arrimage qui étouffe dans un soleil de napalm, de mines anti-prostitutionnelles.

Nous faire croire à une victoire, alors que ça a tout pris pour qu'enfin, peut-être, dans cinq ou dix ans, on ne soit plus mises en taule. Picossage de bien pensantes, la tentation si forte de sans cesse embrocher les poulettes pour contrôler les pôles. Les abolitionnistes prêtes à tout, jusqu'à un recul historique, jusqu'à nous mettre en cage elles-mêmes.

On a voulu notre peau, parce qu'on sait ce qu'on vit et qu'on dit que notre boulot, c'est un boulot.
Parce qu'on travaille avec notre corps. Avec le plaisir, le pouvoir. Et la peur.

Nous faire croire à une victoire, passée à la majorité, d'un cheveu déjà coupé en quatre. La décriminalisation des métiers et des clients sur la glace.

Pourtant, on sait ce qu'on vit et on dit que c'est mieux. Moins méprisant, moins violent.

Et c'est ça qu'on veut. Ne plus être mises en proie. Ne pas faire les frais de la grande guerre. Ne pas être abolies, par qui que ce soit. Être reconnues et respectées.

Travailleuses, du sexe, absolument. Du cash, plein de cash, à coups de danses à dix, de blowjobs et de zing zing.
Et qui rêvent encore.

Aussi parce que. Justement.

Se faire taire le désir d'être bien. Joyeuses, trop joyeuses, pas d'allure de vouloir être heureuses grâce à ça. Menottes de chasteté, des gants d'acier pour pointer du doigt. L'indigeste condescendance des absolutionnistes qui posent des bombes dans les coeurs à force de t'as pas le droit de ci et de tu ne comprends pas ça. De tu ne sais pas ce qui t'arrive. Les mères-loi qui carburent aux histoires de fillettes et aux femmes le plus scratchées possible. Oui, certaines de nos histoires. Certaines seulement. Nous trafiquer toutes, même quand nous décidons, nous, de changer de pays pour faire plus d'argent. Nous trafiquer toutes, même quand on dit que ce n'est pas ça qu'on vit. Nous abaisser toutes, rejeter nos orgasmes de corps, de tête et de cash. De toutes sortes. Nos quotidiens et nos payes.

Pour mieux nous réhabiliter.

La réforme des sorcières en jarretelles, qui s'énerve à encore vouloir brûler les brassières, les plus sexy surtout. Détacher la meute de gardes du corps, la police du bien qui regorge d'interdits. Montrer les crocs aux dissidentes et faire la gueule aux transgressives, la subversion traitée comme une chienne.


->suite du texte...


Roxane Nadeau
nadeauroxane@yahoo.ca
Ho Chi Minh City, Vietnam, octobre 2002
Ecrit par post-Ô-porno, le Jeudi 1 Décembre 2005, 11:29 dans la rubrique "Prostitution".
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