A Nancy, une femme née homme a pu épouser sa compagne
-> Un article lu sur : Le Monde.frUn couple de lesbiennes s'est uni devant le maire samedi 4 juin à Nancy (est). L'une d'elles, née homme, est en effet toujours considérée comme tel par l'état-civil. Cette union hors normes constitue a priori une première en France où le mariage homosexuel n'est pas autorisé.
Stéphanie Nicot, né(e) Stéphane, 59 ans, et sa compagne Elise, 27 ans, se sont dit "oui" dans la matinée lors d'une cérémonie à l'hôtel de ville de Nancy. Le couple a ensuite rejoint une "marche des fiertés" lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) qui s'est déroulée dans la ville dans l'après-midi. En couple depuis quatre ans, le deux femmes ont exprimé leur "émotion" à l'issue de leur union, qui se voulait "un moment d'amour et de tendresse avec (leurs) proches", ont-elles expliqué.
PROUVER SON CHANGEMENT DE SEXE
Interrogée par l'AFP, un témoin de mariage d'Elise a affirmé que l'adjoint au maire qui a uni les deux femmes avait appelé Stéphanie Nicot par son ancien prénom masculin. Mme Nicot dit avoir subi une intervention chirurgicale pour devenir une femme, mais elle refuse de fournir à la justice les documents attestant de cette opération. De tels documents sont pourtant indispensables à un changement de sexe à l'état-civil, en vertu d'une jurisprudence établie par la Cour de cassation en 1992.
"Paradoxalement, en nous discriminant, on nous a fait le plus beau cadeau", a réagi Stéphanie Nicot lors d'une conférence de presse. "C'est une situation un peu folle. C'est un symbole pour tous les millions de gays et lesbiennes qui aimeraient avoir les mêmes droits, pour que la France devienne un vrai pays républicain", a-t-elle ajouté.
Le collectif LGTB appelle notamment à ouvrir le mariage, l'adoption et la procréation médicale assistée à tous les couples, ainsi que le droit au changement d'état-civil sur simple demande.