Affaire de plagiat: Didier Eribon rend son Brudner Prize
Didier Eribon, né en 1953 à Reims est professeur à la faculté d'Amiens. Ancien collaborateur du «Nouvel Observateur», il est notamment l'auteur de «Michel Foucault, 1926-1984» (Flammarion) et de «Réflexions sur la question gay». (c)Ibo-Sipa Après toute la publicité faite autour des discutables qualités d'une biographie signée Patrick Poivre d’Arvor, et de quelques autres affaires, on aurait pu croire que le plagiat devenait le mal français de ce début de siècle. On aurait eu à moitié tort. Il semble gangréner aussi le sol américain.
A tel point que Didier Eribon, récompensé par le Brudner Prize en 2008 pour ses travaux sur la question gay, a demandé à ce que son nom soit retiré de la liste des récipiendaires du prix (lequel, décerné chaque année à l’Université de Yale, récompense une contribution éminente au champ des études gays et lesbiennes, à l’échelle internationale.)
«C’est avec grand regret que je vous écris pour vous demander de retirer mon nom de la liste des récipiendaires du Prix Brudner, écrit le lauréat 2008 aux membres du comité du prix, le 19 mai 2011. Je viens d’apprendre que le prix de cette année a été attribué à quelqu’un dont le dernier livre a honteusement plagié mon travail.»
Ce «quelqu'un» s'appelle David Halperin. Il a été récompensé pour son ouvrage «What do Gay Men Want ?», publié en 2007. «A mon avis, un tel choix décrédibilise le prix Brudner,et je ne veux pas que mon nom soit associé à une liste dans laquelle figure celui de quelqu’un qui a volé mon travail», accuse Eribon.
«Je ne souhaite plus être considéré comme le lauréat 2008», conclut-il. « Dans un avenir proche, je ferai une déclaration publique démontrant l’ampleur du plagiat que je viens de mentionner».La position est pour le moins radicale. On attend la réaction du comité.
Fanny Espargillière