Cinq des hommes accusés de sodomie exhibés devant les caméras
-> Une info lue sur:
tetu.com
L'Iran a exhibé devant les caméras hier, mercredi 11 juillet, cinq membres de ce que les médias du pays appellent le «gang Kafkar». Les jeunes hommes sont accusés de crimes de sodomie et de viols sur mineurs; le frère toxicomane de l'un d'entre eux le serait également. Leurs photos sont exhibées sur les pages en langue perse, non traduites en anglais, de l'agence de presse
Fars News Agency .
Selon des informations obtenues par Têtu auprès de l'un des plus importants activistes iraniens en exil, la police avance le chiffre de quarante garçons mineurs victimes de ces viols. Toutefois, elle affirme n'en avoir identifié que cinq, âgés de 11 à 15 ans. Sept femmes auraient, elles aussi, été violées. Toutes ces exactions se seraient produites dans le parc Lavizan, situé dans un quartier populaire à l'est de Téhéran. Aucune des victimes n'aurait été assassinée. L'homme désigné comme le leader du groupe a 22 ans et aurait confessé ces crimes. Selon la police, il aurait déclaré: «Ma jouissance est plus grande lorsque je vois la frayeur dans les yeux de jeunes garçons». Les autres membres du «gang» seraient âgés de 18 à 22 ans. À l'heure actuelle, aucune information ne permet d'affirmer que ces six personnes font bien partie des vingt hommes condamnés à mort, pour crimes immoraux (lire article du 11 juillet).
Du côté de la diplomatie française, qui confirme aujourd'hui à Têtu ces vingt condamnations à mort, on estime qu'«il faudrait des informations plus précises» avant de pouvoir prononcer une déclaration à ce sujet, et on annonce qu'une coordination européenne vérifie actuellement le motif de «lavat» (sodomie) recueilli contre certains des condamnés. Le Quai d'Orsay confirme également que depuis fin mai, 3.500 personnes ont été arrêtées à Téhéran dans le cadre du «plan de sécurisation des milieux délinquants», et que certains d'entre eux ont déjà été exécutés. Mais ni Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, ni Rama Yade, secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, n'ont prononcé de condamnation officielle, préférant laisser s'exprimer la présidence de l'Union européenne: «la France ne fait rien individuellement, cela a plus de poids si ce sont les 27 États qui s'expriment», affirme une adjointe au porte-parole pour le Moyen-Orient. Une position qui intervient au moment où Rama Yade et Nicolas Sarkozy rentrent de Tunisie, et sont critiqués pour ne pas avoir évoqué la situation des droits de l'Homme dans ce pays.
par Blaise Gauquelin, Paul Parant