*Des prostituées du bois de Boulogne défilent contre le "harcèlement policier et judiciaire"
Des prostituées du bois de Boulogne défilent contre le "harcèlement policier et judiciaire"
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Le Monde.fr Une cinquantaine de prostituées et transsexuels exerçant au bois de Boulogne dans des véhicules ont manifesté vendredi 18 mai pour dénoncer le "harcèlement policier et judiciaire" dont ils se disent victimes. Selon Me Stéphanie Marcie-Hullin, avocate présente à la manifestation, depuis un arrêté en date du 1er mars interdisant le stationnement de véhicules au bois de Bologne, des prostituées sont arrêtées "quotidiennement" par la police pour racolage, "alors même qu'il n'y a pas d'infraction", puisqu'elles exercent dans leur véhicule sans interpeller le client, explique-t-elle.
"On subit une répression continue, journalière. On nous prend à la sortie du client, mais on ne racole jamais dans notre camionnette ou notre voiture. On est emmenées systématiquement pour racolage, pour vingt-quatre heures, et on nous met au dépôt de la cité judiciaire", a dénoncé Corinne, une autre prostituée, porte-parole du Collectif 16e arrondissement des prostituées du bois de Boulogne, qui vient de se créer. La prostitution n'est pas illégale en France, rappelle Me Marcie-Hullin.
Au bout de vingt-quatre heures, les prostituées sont présentées au délégué du procureur, et ressortent libres, parfois avec un rappel à la loi et une amende, parfois sans condamnation, explique Me Marcie-Hullin. "Cette procédure pénale rapide, dite de troisième loi, permet d'éviter d'aller au procès, où un avocat dénoncerait le scandale et où un magistrat indépendant prononcerait forcément la relaxe", affirme-t-elle.
L'avocate et le Collectif demandent à rencontrer le préfet de police de Paris et le procureur de la République. En attendant, "dès qu'on vous arrête, il faut demander un avocat", a-t-elle insisté auprès des prostituées présentes. C'est à cause de la loi de 2003 pénalisant le racolage passif que les prostituées et transsexuels se sont mis à exercer dans des véhicules, afin d'être "plus discrètes et plus protégées", a jugé l'avocate.
AFP/PIERRE VERDY