*Féminisation du langage...
Texte tiré de
infokiosques.net, il est quelque peu modifié ici.
Par "féminiser" le langage (ex: je m'adresse à vous touTEs ou tou-te-s), il faut entendre bousculer cette bonne vieille grammaire française, qui voudrait faire primer le masculin sur le féminin. Cet état de fait n’est pas anodin. Le langage est un reflet de notre société hétéropatriarcale : non seulement il catégorise tout ou presque en deux genres sexués, mais en plus il entretient la domination d’un genre sur l’autre. Parce qu’il est notre premier mode d’expression, il a une fonction fondamentale, et peut être utilisé à bien des fins. S’il est structuré, le langage est également structurant : il conditionne notre pensée, la formate.Le langage a un "pouvoir performatif", il fait advenir ce qu'il édicte. Le langage guide notre vision des choses. Remodeler, reconstruire le langage, c’est refuser une domination, un ordre des choses, (re)construire d’autres inconscients collectifs.
En cela, la féminisation semble bien sûr insuffisante puisqu’elle conserve en elle la division en genres masculin et féminin. Mais révolutionner complètement le langage est une tâche lourde et ardue, qui prend du temps autant pour réfléchir et (re)construire cette révolution que pour la pratiquer, la vivre "spontanément". Le langage, les mots, les expressions, ça semble venir "tout seul", par habitude, mais ça ne vient pourtant pas de nulle part...
à 13:10