Interrogations après le suicide d’un homosexuel nantais suite à sa garde-à-vue
Affiche, France, 1941
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e-llico.com
La famille d'un homosexuel de la banlieue de Nantes qui s'est suicidé après une garde-à-vue saisit les ministres de l'Intérieur et de la Justice faute d'obtenir d'informations du Procureur de la République sur cette affaire. L'homme avait laissé une lettre à l'intention des policiers qui l'avaient interrogé.
Le 26 septembre 2007, un homosexuel de l’agglomération nantaise se suicidait, laissant une lettre dans laquelle il dénonçait les conditions de son interpellation et de sa garde-à-vue par la Police Nationale.
L’homme avait été interpellé le 21 septembre 2007 dans l’après-midi dans le parc public du Château de la Gournerie (Commune de Saint-Herblain), un lieu public de rencontres fréquenté par les homosexuels.
Sa garde-à-vue avait eu lieu à l’Hôtel de Police de Nantes et avait pris fin le lendemain, 22 septembre, en fin de matinée, soit près de 18 heures après son arrestation. Il avait remis en liberté avec une convocation devant le Tribunal Correctionnel de Nantes pour le 20 novembre 2007.
Profondément choqué et humilié par le traitement qui lui avait été réservé lors de son interpellation et de sa garde-à-vue, l’homme en avait parlé à ses proches avant de se donner la mort cinq jours plus tard.
A l’intention des policiers qui l’avaient arrêté, il avait également écrit une longue lettre, saisie par la Police Nationale pour les besoins de l’enquête.
La famille de la victime a écrit au Procureur de la République de Nantes le 4 novembre pour connaître les suites de l’enquête judiciaire ouverte et demander une copie de la lettre du défunt. Mais, près de trois mois après les faits, un mois et demi après cette requête auprès de l’institution judiciaire, la famille n’a reçu aucune réponse.
En accord avec les proches de la victime, deux associations LGBT, le Collectif contre l'homophobie et Centre Lesbien et Gay de Nantes-Atlantique, ont décidé de rendre publique cette tragique affaire et de saisir les ministres de l’Intérieur et de la Justice. La famille et les associations demandent qu’une enquête administrative soit diligentée dans les plus brefs délais et souhaitent connaître les suites de l’enquête judiciaire.