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"Parce que le sexe est politique"

  

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*Joyeux noël hétérosexiste

--> 5ème campagne contre les jouets sexistes

Joyeux noël hétérosexiste






www.pantheresroses.org




5ème campagne contre les jouets sexistes

Malgré les discours officiels égalitaires, pour la diversité, contre les discriminations, aujourd’hui encore, les publicités, les emballages, les vitrines, les rayons des magasins et surtout les catalogues de jouets différencient les jeux attribués aux filles ou aux garçons et mettent en scène uniquement des couples hétérosexuels, essentiellement des blancs, par ailleurs.

Ainsi, craignant que les parents ou les enfants ne s’égarent « malencontreusement » dans les pages des catalogues ou les rayons des magasins destinés à l’autre sexe, le rose et le bleu sont encore systématiquement utilisés. L’environnement ultra sexué lève toute ambiguïté sur le/la destinataire du cadeau.

Les jouets destinés aux filles se résument facilement par « Sois belle et fais le ménage ! ». En effet, on leur offre de préférence les jouets qui évoquent l’univers « exotique » et si « ludique » des tâches ménagères et de la maternité : des « bébés interactifs », des poussettes, des aspirateurs, cafetières et mixeurs signés de grandes marques d’électroménager. D’un autre côté, on trouve l’univers des stars, les incitations à se soumettre au diktat de la beauté anorexique et de la séduction. Maquillage, tête à coiffer, bijoux et autres accessoires leur apprennent a soumettre le corps féminin à la dictature de la mode. Autant de caractéristiques transmises dès le plus jeune âge qu’il sera facile par la suite de qualifier d’innées ou de naturelles. Et pour les autres capacités qu’on pourrait inculquer aux filles ? L’ambition, la curiosité, l’ingéniosité, la passion pour l’aventure, l’intérêt pour les voitures, les voyages, les sciences : rien, ou presque...

Quoi de neuf du côté des filles ? Les aspirateurs miniatures sont plus sophistiqués, ressemblent plus aux vrais, les chariots ménage ressemblent à ceux des professionnel-lle-s, même les produits de ménage portent des noms de marques de lessive connues...

Par opposition, l’univers des garçons est marqué par des thématiques plutôt extérieures au foyer, l’aventure, la vitesse, l’imaginaire, le bricolage, les sciences... Et à travers « leurs » jouets, c’est la compétition, la guerre, la légitimation de la violence physique qu’on cherche à inculquer. On a beau réfléchir, on ne voit pas le rapport entre le chromosome Y et tous ces jouets. Quoi de neuf du côté des garçons ? Les établis de bricolage et les perceuses sont eux aussi signés par de grandes marques, et les lance-missiles ressemblent toujours davantage aux vrais, utilisés en Afghanistan ou en Irak...

Face à ce constat, peut-on dire qu’aucune idéologie discriminante n’est présente derrière ces stéréotypes véhiculés à travers l’utilisation du jouet, alors même que l’on connait l’importance de la fonction d’apprentissage et de socialisation du jouet ? Pourquoi les garçons sont-ils d’emblée exclus de la cuisine, du ménage, des enfants ? Pourquoi les filles sont-elles exclues de tout ce qui renvoie à l’aventure, aux sports, aux sciences ? Et à quoi rime cette avalanche d’armes sophistiquées, de bolides équipés de lance-roquettes ?

A l’heure où, dans la société, les femmes ont conquis certaines sphères professionnelles et politiques réservées aux hommes (et elles n’ont pas terminé...), pourquoi les jouets continuent-ils de refléter une division si archaïque des rôles sociaux ? Comme si on voulait s’assurer que les filles continueront à exécuter plus tard 80 % des tâches ménagères et que les petits garçons seront toujours, une fois adultes, plus violents que les femmes.

Pour combattre le sexisme dans les jouets et sensibiliser les adultes à la portée de leurs choix, les associations Mix-Cité, le Collectif Contre le Publisexisme, Les Panthères Roses et les Alternatifs organisent une campagne nationale d’actions du 11 au 16 décembre 2006. Dans le cadre de cette semaine anti-sexiste, ces associations ont édité un contre-catalogue de jouets (disponible sur demande).

S’attaquer aux jouets sexistes c’est s’attaquer à tout un système, patriarcal, qui organise l’infériorisation des femmes par les hommes et des homosexuel-le-s par les hétérosexuel-le-s. L’injonction permanente et systématique à se construire de façon à correspondre au seul et unique modèle de son sexe et de son genre et à se projeter dans l’unique modèle de la famille hétérosexuelle est génératrice de mal-être et d’oppression. Déconstruire les frontières oppressives du genre à travers le choix des jouets est à la portée de toutes et tous ; ceci peut contribuer tout simplement à ce que les adultes de demain vivent dans un monde plus égalitaire.


Mix-Cité, Le Collectif Contre le Publisexisme, les Panthères Roses et Les Alternatifs
Ecrit par post-Ô-porno, le Vendredi 15 Décembre 2006, 02:09 dans la rubrique "Straightland".
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Commentaires :

  Rakshasa
15-12-06
à 13:04

Contre l'embourgeoisement des luttes...

Je pense que cette analyse n'est pas suffisante. C'est la personne qui écrit cette article qui hiérarchise les tâches. Or, il n'y a rien de supérieur à faire la guerre, réparer une bagnole, ou préparer une solution chimique. Le problème n'est pas là, il s'agit de la division sexuée du travail et donc de la spécialisation. En d'autres termes, rien de bandant à être éduqué à se faire trucider au combat, à foutre les mains dans le cambouis ou à actionner des leviers toute la journée dans une usine pétrochimique. Qui sont les victimes ? Je répondrai les unes et les autres. Cette division du travail homme/femme ne profite qu'à une poignée d'hommes et de femmes qui eux ne connaissent pas cette division puisqu'ils dirigent et font bosser les autres. Il n'y a rien de réjouissant à ce que les femmes réussissent désormais en politique pas plus que la réussite des hommes dans ce domaine. Car en fait il ne s'agit pas "des hommes" ou "des femmes" mais d'une classe dominante qui aura toujours besoin de ses chauffeurs, nounou, lingières, jardiniers, hommes et femmes d'entretien et de main d'oeuvre pour ses usines. La division du travail dans la classe dominante s'est atténuée ces dernières années, on a le droit et le devoir de s'en contre-foutre. Il est urgent d'enlever les oeillères d'une critique féministe victimiste (bourgeoise?), pour au moins s'attaquer au sexisme sous l'angle simple de l'individu. Ce féminisme reproduit lui-même cette division du "tarvail" issue de la société capitaliste, en encourageant l'accession des femmes au pouvoir plutôt que de lutter contre tous les pouvoirs.
La personne qui a écrit ce texte devrait, puisqu'elle a tant envie de voir les femmes accéder aux sphères habituellement réservés aux hommes ( "et elles n'ont pas terminé": je cite), mener une campagne pour l' achat de fusils en plastiques pour les petites filles. Rendre les femmes plus violentes que les hommes, voilà la solution au sexisme qui se profile dans ce texte. A jeter.

A bas Noël
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