*Les unions légales entre homosexuels sont moins fréquentes dans les pays nordiques
Les unions légales entre homosexuels
sont moins fréquentes dans les pays nordiques
L'enregistrement des unions homosexuelles est moins fréquent dans les pays nordiques, pourtant "très ouverts sur la question", que dans des pays comme la France, où le PACS accorde assez peu de droits, relève une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED), rendu publique lundi 19 juin.
Une douzaine de pays européens "ont institué une forme de partenariat, voire un mariage, entre personnes de même sexe", constate l'auteur de l'étude, Patrick Festy, qui explique que les droits et avantages accordés par ces nouveaux statuts varient sensiblement d'un pays à l'autre. Ainsi, en France, le PACS (pacte civil de solidarité) offre seulement 55 % des privilèges associés au mariage hétérosexuel (matériels, parentaux, etc.), alors que la proportion dépasse 80 % dans d'autres pays, voire 90 % en Suède et aux Pays-Bas, relève l'auteur, citant les résultats d'une étude néerlandaise.
Mais "curieusement, les pays nordiques, qui égalisent les droits pour tous les types de couples et dont les opinions publiques demeurent très ouvertes sur la question, enregistrent moins fréquemment les unions homosexuelles que des pays comme la France ou la Belgique", indique-t-il. L'explication de ce paradoxe tient au fait que "la légalisation des unions apporte le plus de droits nouveaux aux couples homosexuels dans ces derniers pays, alors qu'elle n'en ajoute guère dans les pays nordiques où les couples jouissent déjà de fait de droits importants".
DROITS PARENTAUX
Ainsi, en Belgique, où la légalisation des unions apporte un nombre important de droits nouveaux aux couples homosexuels, il y a plus de 40 unions homosexuelles légalisées pour 100 000 habitants, contre à peine plus de 6 en Suède. En France, les seuls chiffres disponibles émanent des "décomptes sauvages" des greffiers des tribunaux d'instance, en raison de mesures de protection de la vie privée, regrette le chercheur. Selon ces chiffres, il y aurait entre 12 à 13 PACS homosexuels pour 100 000 habitants.
L'étude de l'INED relève par ailleurs que les unions entre femmes, "très minoritaires à l'origine du processus de légalisation (...), tendent désormais à rattraper les unions entre les hommes, voire à les dépasser, comme c'est le cas au Danemark et Finlande". "L'intérêt croissant des lesbiennes pour l'enregistrement de leur union tient sans doute à l'évolution du débat public et de l'activité législative autour de la question-clé des droits parentaux", juge l'auteur. "Au début des années 2000, quatre pays nordiques ainsi que les Pays-Bas ont permis d'adopter l'enfant du conjoint quelle que soit son origine (union antérieure, insémination, ou adoption préalable par le partenaire)", indique-t-il.
Parmi les pays qui reconnaissent des unions autrement que par le mariage, certains réservent ces nouveaux statuts aux unions homosexuelles (Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Allemagne, Royaume-Uni), tandis que d'autres (France et Luxembourg) ont créé un partenariat accessible à tous. Aux Pays-Bas et en Belgique, ces partenariats sont également ouverts à tous, mais ces pays permettent aussi aux homosexuels de se marier. L'Espagne vient, elle, "d'autoriser directement le mariage des homosexuels, sans passer par une formule de partenariat".
Avec AFP
Un article lu sur :
www.lemonde.fr