Pourquoi pas encore plus de Sarkozy ?
Parce que... bienvenue en Sarkocratie !
-> Le site des:
Pantheres Roses
Nicolas Sarkozy affiche une côte de popularité record. Et les sondages
annoncent un raz de marée UMP pour les législatives prévoyant 400
député/es sur 577. C’est le résultat de promesses contradictoires, de
mensonges, de coups de pub d’un homme qui a été au pouvoir pendant cinq
longues années. Certes, le nouveau Président de la République peut
s’enorgueillir d’avoir été élu à une majorité de 53%. Certes, il a formé
un gouvernement paritaire homme-femme. Certes, il a dévoyé des
personnalités « de gauche ». Mais, si ce n’était qu’une stratégie pour
mieux faire passer une politique liberticide et ultralibérale dès le
lendemain des législatives ? Cette monopolisation de l’espace public et
politique annonce un entreprise de liquidation de nos droits et libertés
et une régression de nos conditions de vie. Nicolas Sarkozy a la stature
d’un Président. Il parle tellement bien américain. C’est important ça !
Mais c’est curieux comme de nombreuses personnalités, au lendemain de son
élection, protestent contre ses initiatives, démissionnent parce qu’en
désaccord avec sa politique, contredisent ses chiffres...
AVANCER VERS L’ARRIERE
Une fois tous les pouvoirs entre les mains, Nicolas Sarkozy va conforter
une idéologie réactionnaire et régressive, qui contrairement à ce qu’il
clame, favorisera les privilégiés et marginalisera la plus grande partie
de la population.
Il est « philanthrope », il veut que tous les Français deviennent
propriétaires.
Mais son système d’accession aux richesses accentue les inégalités. En
Sarkocratie, pas de partage des richesses (suppression de l’ISF, bouclier
fiscal), pas de partage du travail (exonération des heures
supplémentaires), pour ceux/celles qui n’ont ni patrimoine, ni emploi, il
faut donc faciliter le crédit. Les Français/es seront propriétaires, oui,
mais de leurs dettes !
L’immigration, ce douloureux problème
L’immigration qu’il a construite comme un problème, lui permet, et ça il
adore, de créer des solutions, c’est Sarkozy, « le pompier pyromane ».
Intégration, Identité nationale. Voilà, il l’a fait. Il a repris à son
compte les thématiques que le Front National a insufflées dans le débat
politique depuis vingt ans. En regroupant des champs de compétences
distincts sous prétexte d’un même dénominateur commun qui serait «
l’immigré » et en y ajoutant la notion d’identité nationale, il jette la
suspicion sur toute une partie de la population. L’accession à la
nationalité française, le droit d’asile, la lutte contre l’immigration
clandestine, c’est pareil ! Cela n’est pas étonnant puisque depuis plus de
cinq ans, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de désigner les immigré/es comme
des profiteurs, des délinquants, des communautaristes et donc des ennemis
de la République. Cette idéologie raciste vient d’être institutionnalisée
par le Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. D’ailleurs,
huit universitaires ont démissionné des instances publiques de la Cité
nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) pour protester contre sa
création (Le Monde, 18 mai 2007).
Droit du travail, santé, éducation, et puis quoi encore ? 100 balles et un
Mars ?
La droite comprend les gens et le constat est sans appel : on serait
tous/tes victimes de ces mauvais/es grévistes, de ces travailleurs/euses
qui partent trop tôt à la retraite, de ces fonctionnaires fainéant/es. Une
seule solution : abolir les droits du travail et instaurer un contrat
unique qui donne davantage de souplesse aux entreprises. La droite est
pragmatique, elle a donc une solution à tout, et notamment au déficit de
la Sécu : il suffit de démanteler le système de santé. Après tout, les
riches peuvent payer et quant aux pauvres c’est pas un ou deux ans
d’espérance de vie en moins qui va changer les choses. La droite est
méritocratique : quand on veut, on peut ! Sauf qu’en remettant en cause la
carte scolaire et en favorisant les écoles privées, les jeux sont faits.
Une école pour les riches, une école (technique) pour les pauvres. Voilà
comment l’égalité des chances devient un lointain souvenir.
Les discriminations, il est contre !
L’UMP ne présente que 30% de femmes aux législatives, concentrées comme
par hasard dans les circonscriptions où elles ont très peu de chance de
l’emporter. Pourtant il est le premier Président qui nomme sept femmes au
gouvernement. Alors, Victoire ! Victoire ? Heu... attendez, c’est qui déjà
?
Christine Boutin ? Miss commando anti-IVG ? Celle qui était en première
ligne d’une manifestation anti-pacs où était scandé « les pédés au bûcher
», celle qui bénéficie par ailleurs d’un statut diplomatique de conseiller
du Vatican et a brandi sa Bible dans l’hémicycle.
Valérie Pécresse ? Rapporteure de la mission d’information parlementaire
sur la famille et les droits des enfants. Cette mission a conclu que la
famille devait être composée d’« un père, d’une mère et d’un enfant ». Ce
qui interdit toute éventualité d’évolution de la loi en matière
d’homoparentalité.
Rachida Dati ? Celle qui s’était exclamée, lors d’un entretien avec Paul
Wermus (28 février 2007), alors qu’elle était encore la porte-parole du
candidat Sarkozy, qu’elle serait la future ministre de « la rénovation
urbaine à coup de kärcher » ? Répartie révélatrice de l’état d’esprit de
la nouvelle Garde des Sceaux. Ces nominations sont un message fort, mais
prévisible, adressé aux forces catholiques traditionalistes de ce pays, et
une agression contre les défenseurs de la laïcité et les féministes.
Alors c’est bien d’être contre les discriminations, de clamer à qui veut
l’entendre qu’il n’est pas homophobe - merci Monsieur, vous êtes trop
gentil !- et de déclarer que la question trans « soit considérée par
principe comme une maladie psychiatrique [le] choque ». Pourtant, il n’a
eu de cesse d’être un farouche opposant à l’égalité des droits. Car en
réalité que fait-il politiquement ? Rien. Rien contre la tentative de
censure par le Ministère de l’Intérieur du journal gay Illico. Rien contre
les tentatives d’intimidation à l’encontre du Cox, bar gay du Marais qui
s’est vu interdire arbitrairement l’organisation de sa soirée habituelle
lors de la Fête de la musique. Pire, contrairement à ses promesses,
Nicolas Sarkozy laisse un député UMP, Christian Vanneste, se présenter aux
législatives. Celui-là même qui a été condamné par la justice pour ses
propos homophobes (Cour d’Appel de Douai, 25 janv. 2007). Nous n’oublions
pas que Sarkozy était encore Ministre de l’Intérieur lorsque des centaines
de transgenres, dont Alexandra Augst-Merelle, cofondatrice de Trans Aide,
se sont vu refuser le droit de s’inscrire sur les listes électorales pour
cause de papiers non conformes au sexe légal mentionné sur leurs papiers
d’identité. Sans-papier/es, immigré/es, pédés, gouines, trans : on
commence par étouffer les plus faibles, mais tout le monde va bientôt
manquer d’air.
QUELS CONTRE-POUVOIRS FACE AU TOTALITARISME DE LA NOUVELLE UMP ?
Avec les prévisions législatives, nous allons tout droit vers les pleins
pouvoirs au service d’un seul homme. D’un point de vue institutionnel, il
concentrera tous les outils : l’exécutif, l’Assemblée Nationale, le Sénat
et même la Justice.
L’indépendance de la justice, il s’en fiche...
Lorsque Nicolas Sarkozy accuse la justice de « démission » face aux
délinquant/es (Affaire de Bobigny, sept. 2006), il porte atteinte à
l’autorité judiciaire, et de fait à son indépendance. Pour seule
justification, il rétorque : « En démocratie, c’est le jugement des
Français qui compte ». En plus de porter un discours populiste, il va à
l’encontre d’un des principes de la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen selon laquelle « toute société dans laquelle la séparation des
droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée n’a
point de constitution ». Peut-on penser à la lumière de ces faits et
gestes qu’il sera le garant de l’indépendance de la justice, comme la
Constitution le lui impose en tant que Président de la République ? On
peut en douter.
L’indépendance des médias, il s’en méfie...
Il préfère intimider ceux/celles qui le critiquent trop, et quoi de plus
rassurant que de placer les dirigeant/es acquis à sa cause sinon à son
service ? Les exemples ne manquent pas : un proche prend la direction de
TF1, des journalistes de presse écrite deviennent conseiller/es à
l’Elysée. On attend avec inquiétude les nominations dans le service
public...
Avec une majorité massive à l’assemblée, Sarkozy, en bon autocrate, aura
les mains libres pour mener sa politique liberticide jusqu’au bout. C’est
vraiment ça que vous vouliez ?
Afin de rééquilibrer les rapports de force, il est nécessaire de donner du
poids à l’opposition pour permettre de garantir nos libertés et nos droits
et assurer une véritable séparation des pouvoirs.
Ne laissons pas détruire en un été ce qui reste d’acquis sociaux durement
gagnés. Ne cautionnons plus le retour à l’ordre moral !
LES 10 ET 17 JUIN PR0CHAIN,
NE V0T0NS PAS C0NTRE N0S INTERETS,
V0T0NS C0NTRE LE PARTI DE NIC0LAS SARK0ZY.
Les Panthères roses
Gouines, trans et pédés à l’offensive
pr@pantheresroses.org