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*Retour sur le zap' de Beatriz Preciado par Panik Qulture

--> Les accoucheuses du "Queer français" en seront-elles les fossoyeuses?

Retour sur le zap' de Beatriz Preciado par Panik Qulture





Du 22 au 30octobre 2005 a eu lieu le 1er Festival Queer à la Cité Internationale universitaire de Paris (Maison du Japon). Une des soirées avait pour thème : "Régimes politiques & Résistance queer : contre-culture pornographique", le lieu choisi par les organisateurs (A*** & K*** de Queer Cité) était la salle Dussane à l'ENS (45 rue d'ULM), et les protagonistes du débat qui devait conclure la projection devait être: Panik Qullture, Tom de Pékin et Beatriz Preciado (l'auteure du Manifeste Contrasexuel). Au cours de cette soirée, Panik Qulture est intervenu pour zapper B. Preciado, en lui remettant un "PQ d'or" (voir communiqués des uns et des autres ci-dessous). Panik Qulture met en perspective ce zap avec celui de Butler en mai dernier dans la même enceinte (l'ENS).

J'étais à la journée consacrée à en mai à Judith Butler par l'ENS, et je pense que l'intervention de Panik Qulture était alors on ne peu plus justifiée, vu la récupération éhontée de Butler par la crème normalienne du savoir straight français de la rue d'Ulm ; par contre, le zap d'octobre (auquel j'ai assisté également) ressemble réellement à une querelle d'écoliers, à une guerre de clans dont on se fout éperduement, sans motivations valables (l'ENS n'était pas invitante ni organisatrice de l'événement). Voilà un des effets post-traumatique de la séparation de Beatriz Preciado et de Marie-Hélène Bourcier (eh oui c'est aussi bête que ça!) qui commence à prendre énormément de place dans les débats Queer, et ce au détriment des combats à mener pour mettre à bas la société hétéro-patriarcale.

Marie-Hélène Bourcier et Beatriz Preciado sont celles gràce à qui la Queer theory est parvenue en France. Leur couple à présent passé n'est un secret pour personne pas plus que leur séparation qui semble être à l'origine de bien des histoires dont celle-la même. Doit-on, pour s'interesser au Queer, choisir entre le gode de Preciado et le chien de Bourcier ? Doit-on choisir d'-etre "préciadien-ne" ou "bourcierien-ne ? Ne peut-on être les deux?

Ces "luttes intestines" ressemble à celles qui sont à l'origine de la disparition du MLF ou du FHAR en leur temps. Le Queer (dans toutes ses dimensions, théoriques, artistiques, politiques...) est d'une richesse infinie et n'est qu'au début de ses possibilités, alors pourquoi perdre son temps à des disputes personnelles, sans grand interet quand il reste tant à faire?

Les accoucheuses du "Queer français" en seront-elles les fossoyeuses?

JRB (désolé pour ceux à qui tout cela échappe, c'est en effet très déprimant comme sujet!)

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----> Réponse envoyée par Marie-Hélène Bourcier à post-Ô-porno le 22 Novembre 2005 :

Plutôt croque mort que fossoyeur!

ou les ravages de la pensée straight couple ....

Loin de moi l'idée d'enterrer quoi que ce soit et qui que ce soit. Mais c'est sûr qu'il faut bien mordre l'orteil de la théorie queer rien que de la queer theory justement de temps en temps... pour voir s'il bouge encore... Beatriz preciado et moi-même n'avons rien introduit du tout... le zoo s'est constitué dans les années 95, Preciado a bien été contente d'y être accueillie et miracle non du couple mais de la traduction culturelle, un livre le manifeste est sorti d'une drôle d'écriture à 4 mains mélangeant l'oral le rewriting l'anglais l'espagnol et le français. Il n'y a pas d'original de texte anglais du manifeste contrasexuel juste des bouts développés ensemble. Donc formidable collaboration. Pour ce qui est du "couple", et du elles étaient ensemble et patati et patata, c'est toujours renversant de voir comment s'installent les vieux raisonnements. Que ceux qui y croient encore s'en gobergent. Ce qui est sûr c'est que Beatriz Preciado s'est séparé et de ses amis activistes queers et d'un minimum d'éthique et de politique queer en prenant le parti de Myriam Marzouk, grâce à qui Têtu a pu me faire un procès en diffamation voué entre autres à brider l'action d'archilesb et vigitrans pour queeriser le centre d'archives homosexuelles de la ville de Paris. Aux adeptes des explications par les "histoires" de comprendre ce qui a motivé cette grande lucidité politique. Voilà ce n'est pas vraiment une histoire de chiens ou de gode d'ailleurs. Ce qui m'a séparée de Beatriz Preciado, c'est son incohérence politique. Sa versatilité récente quand "au queer" ne la rend pas plus compréhensible pas plus que sa récente sortie à mon égard : m'agresser physiquement en pleine rue, me couvrir de crachats aux cris de "tiens c'est ton éjac..." y a un truc que j'ai pas dû saisir dans cette performance si littérale que j'y ai laissé deux dents!

Maintenant s'il faut jouer les pleureuses, regrets éternels à ce qu'aurait pu encore donner cette collaboration interaction etc. Puisque je vois que je suis sur un site sincèrement queer... donc je me suis risquée à un peu de politique à la première personne. Qu'on en pense ce qu'on en veut mais de grâce, trouvez autre chose que les histoires de cul à l'ancienne et je ne sais quoi de personnel pour expliquer les tensions.

Marie-Hélène Bourcier.

_________________________________________________________________ ----> Réponse de post-Ô-porno à M.H.Bourcier, le 23 Novembre 2005

Une dernière pelletée sur le cercueil...

Et pour jeter une dernière pelletée sur le cercueil de cette conversation et des métaphores funéraires, il me semble utile de vous préciser la pensée de mon propos. Loin de moi l'idée de vouloir règler une quelconque discorde personnelle, ou même d'imaginer une possibiliter de concilier deux personnes/parties/group(i)es/théories. L'idée est que, même si l'on peut penser qu'un zap' comme celui de Preciado trouve des justifications valables (j'admet que le queer à l'ENS c'est saugrenu comme truc, surtout pour re-re-voir Hustler White), la démarche de Panik Qulture n'a pour écho que des potinages ridicules, et aucun-e alentours ne s'arrète sur des divergeances théoriques ni ne réfléchi à cela.

D'ailleurs, l'altercation frontale dont votre dentition porte les stygmates est la triste preuve que le sujet dérape et sort de l'affrontement théorique (c'est le cas de le dire!). C'est regrettable, tout aussi regrettable que tout cela empiète sur le "champ discursif" justement. En France on commence seulement à découvrir le queer de mannière moins confidentiel, il serait dommage d'entraver cet élan.

Je serais juste tenté de dire que l'espace non exploré par les réflexions queer est si vaste, que l'on peut parcourir ces possibilités sans s'entrechoquer jusqu'a occulter les questionnements interessants.

Il est probable aussi que chacun-e est capable de penser sans "guide", le fait d'écouter et de lire Préciado et Bourcier n'empêche pas de critiquer l'une et l'autre sans faire de comparatisme. Si post-Ô-porno ( POP!) propose des textes/idées des deux (entre autres) c'est justement en vue d'aborder des pistes differentes, divergeantes, et non pas pour acquiesser

Peut-être aussi le débat est-il plus facile dans certains cas par écrit, et c'est bien l'ambition de POP que d'être un lieu d'échange et d'émulation.....

amicalement queer
JRB

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----> réponse commentée par M.H.Bourcier, le 23Novembre 2005

> Et pour jeter une dernière pelletée sur le cercueil > de cette conversation et des métaphores funéraires, il > me semble utile de vous préciser la pensée de mon > propos. Loin de moi l'idée de vouloir règler une > quelconque discorde personnelle, ou même d'imaginer > une possibiliter de concilier deux > personnes/parties/group(i)es/théories.

le problème c'est que vous vous complaisez dans des interprétations a-politiques justement et bien même les histoires de cul ou de séparation on ne sait pas trop seraient si décisives comment se fait-il que vous ne fassiez pas état de l'égarement de Preciado à backer aveuglément Marzouk dans l'affaire Tteu et ses comportements agressifs machoking... qui ne datent d'aujourd'hui juste parce que c'est sa copine alors???? Pourquoi osez vous parler de moi et de mes relations que vous imaginez avec beatriz et non du reste?

>L'idée est que, > même si l'on peut penser qu'un zap' comme celui de > Preciado trouve des justifications valables (j'admet > que le queer à l'ENS c'est saugrenu comme truc, > surtout pour re-re-voir Hustler White), la démarche de > Panik Qulture n'a pour écho que des potinages > ridicules, et aucun-e alentours ne s'arrète sur des > divergeances théoriques ni ne réfléchi à cela.

je ne sais pas où vous tirez ça avez vous parlé avec panik culture? Savez vous quelles étaient les formidables propositions de film auprès des trans émanant d'A***? M'est avis qu'en tant que trans pd gouine vous n'auriez pas apprécié le retournement de caméra. renseignez vous avant de parler... ou militez un peu au lieu de lire les livres et communiquez avec les gens au lieu de communiquer sur eux sur le web

> D'ailleurs, l'altercation frontale dont votre > dentition porte les stygmates est la triste preuve que > le sujet dérape > et sort de l'affrontement théorique > (c'est le cas de le dire!)

justement non. 1) vous ne pouvez pas blogeer queer et adouber marzouk par rapport au procès Tetu/pb des archives ou alors il n'y a vraiment que la théorie queer qui vous intéresse et dont vous semblez connaître les futures avenues franchement la théorie queer mérite juste d'être killée et la politique queer en france... si ça pouvait marcher ça se saurait. Que cela vous procure des branlettes intellectuelles... 2) apparemment il y avait motif théorique anti post-porn. Vous pouvez rigoler sur les dents le pb c'est de voir Preciado soi-disant post porn post féministe whatever infliger une éjac faciale... je n'y peux rien si vous ne saisisissez pas alors que vous avez créé un site avec un nom pareil... par ailleurs vous êtes bonne/bon à analyser les soi-disant rancoeurs de cul/de coeur mais pas au courant du tout mais alors pas du tout de la généalogie des projets post porn le sauriez-vous que vous comprendriez aussi la malaise de beatriz preciado je croyais que vous saviez lire...

> C'est regrettable, tout > aussi regrettable que tout cela empiète sur le "champ > discursif" justement.

trop drôle de parler de queer et séparer le discursif de quoi? Du corporel? De la performance???

> En France on commence seulement à découvrir le queer > de mannière moins confidentiel, il serait dommage > d'entraver cet élan.

c'est faux ça fait dic ans que la découverte est faite? et on s'en fiche! quel élan et pourquoi vous êtes à la masse le queer en France comme ailleurs est caduque pour pas mal de raisons on entre en pleine phase critique désolée de briser votre émerveillement

> Je serais juste tenté de dire que l'espace non > exploré par les réflexions queer est si vaste, que > l'on peut parcourir ces possibilités sans > s'entrechoquer jusqu'a occulter les questions > interessantes.

on voit bien que vous faites un voyage purement intellectuel et abstrait... on dirait une lesbienne féministe identifiée femme qui croit à l'absence de rapport de pouvoir entre bonnes âmes... c'est pas la peine de lire Foucualt pour sortir avec des idées aussi angéliques du savoir.

> Il est probable aussi que chacun-e est capable de > penser sans guide,

alors pourquoi éprouvez vous la besoin d'originer "le queer" en France et de lancer des funérailles sans faire-part?

> le fait d'écouter et de lire > Préciado et Bourcier n'empêche pas de critiquer l'une > et l'autre sans faire de comparatisme. Si post-Ô-porno > ( POP!) propose des textes/idées des deux (entre > autres) c'est justement en vue d'aborder des pistes > differentes, divergeantes, multiples. > Peut-être aussi le débat est-il plus facile dans > certains cas par écrit, et c'est bien l'ambition de > POP que d'être un lieu d'échange et d'émulation. Bien > aise de vous savoir passer ici d'y accorder quelque > attention.

vous pourriez pas parlez moins précieux! le débat le débat belle branlette et l'action?

amicalement

mhb

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----> Réponse de JRB à M.H.Bourcier, le 24Novembre 2005

Poursuivons donc,

Puisque je suis réduit à être un néo-théoricien qui blogue au milieu de ses livres, au style précieux (est-ce innocent?), qui connait les avenues du queer, sans en connaître les méandres, je continue...

Quelle est finalement le reproche? De blablater en méconnaissance de cause? Ben oui justement et je le revendique: on ne comprend rien. Car il m'arrive de sortir de mes livres (j'en ecris pas moi... à cause du style trop précieux, sans doute!) et de vouloir faire plus que d'être contemplatif. Mais voilà, quand on discute, on tente d'échanger avec des gens qui gravitent autour de ce petit "monde queer" (y compris des membres de Panik Qulture, mais j'ai pas du aborder les bons..) on nous fait part que du coté "anecdotes", rien sur ce que vous nous explicitez là, et qu'effectivement rend les choses plus claires et dont comprend mieux les enjeux. En gros, on est au courant qu'il y a bien une réelle opposition mais les seuls éclaircissements qu'on obtiennent ce sont des potins qu'on nous impose. Mon mot de départ ne parle que de cet aspect.

Malheureusement je ne connais pas les "avenues", je ne suis pas Madame soleil, mais je vois que lorsqu'on veut essayer de contribuer (bien modestement, aucune grande ambition) à militer justement, à s'engager plus concrètement, on butte bien dans un bazar sans nom, c'est clair que de ce point de vue, la politique queer n'a que peu d'avenir en France.

Je ne prétend en rien faire le procès de PanikQ -eh non, je n'ai pas tant de prétentions que ça- , mais juste de dire que malgré le tract distribué lors de cette soirée, on a pas compris ce jour-là le message dans sa totalité, qu'il faut avoir un décodeur-queer pour comprendre dans quelle tourbillon on se trouve. Et par ailleurs je suis plutôt partisan de la fougue de PanikQ

Je n'ai jamais affirmé, ni ne le ferai, ce qui est post-porno ou ne l'est pas, s'il doit exister ou pas, je cherche, comme et avec d'autres à imaginer réfléchir à ce que ça pourrai être. C'est pour cela que j'entreprend ce qui n'est qu'un blogue (au capital de savoir/pouvoir bien faible, surtout à coté de vous!); Post-Ô-porno est un nom qui est déjà un déviant de post-porn, pas une reprise telle que du terme, c'est pas par hasard c'est simplement l'envie de faciliter l'accès à certaines ressources, d'ouvrir des pistes de réflexion/action, à chacun-e de puiser ou bon lui semble. Les choix d'articles, de liens ne sont pas totalement incohérent ...non? Je ne prétend pas penser à la place mais bien avec les autres, et si j'ai un avis tranché à formuler je le fais. 10 jours d'existances ne permettent pas d'exprimer grand chose!

Je n'adoube pas Marzouk dans l'affaire Têtu/archives, rien de tel dans mes propos, sur cette affaire je partage votre opinion (je ne me fais pas l'avocat de Préciado!) .

Point d'émerveillement de ma part non plus (au début peut-être, mais ça passe vite), mais il me semble que le cadavre du queer bouge encore, et que, sous d'autres formes sans doute, il est possible de prolonger l'exploration, je ne suis pas seul à penser cela, pas le seul non plus à penser ce que je dis ici, je ne suis pas le "justicier solitaire", ni justicier, ni solitaire.

Il est étonnant que quelqu'un comme vous, normalienne, qui enseigne à l'université, bosse à Pink tv, publie des bouquins, cours de colloque en rencontres, me renvoi à ma condition d'étudiant-e naïf, voilà qui est très vertical comme positionement. Eh oui je ne suis qu'étudiant, mais avant cela je suis un transpédégouine totalement hors du sérail du savoir: pas de rue d'Ulm à mon CV, même pas le Bac, ce qui doit sans doute expliquer à vos yeux tant de candeur!! Eh oui j'ai l'audace de vouloir m'approprier du savoir (=pouvoir vous le savez mieux que moi, et vous en faites la preuve ici) et a vouloir agir aussi et ce sans complexe. Promulgué gouine femme évaporée, j'en ai déjà entendu d'autres, je pense au contraire avoir quelque peu les pieds dans la vraie vie, je ne me perd pas dans la théorie totalement abstraite, d'ou mon interet pour le queer, pour un mode de résistance qui allie certes une réflexion, mais surtout l'action, la concrétisation d'une volonté. Je n'ai pas vos faits d'arme et j'en suis loin, aussi j'écoute vos "précieux" et cinglants conseils!

Bien d'accord avec vous, marre de la branlette, à quand l'action?

amicalement JRB

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« En tant que philosophe, je vous demande de quitter la salle »

----> COMMUNIQUE DE PRESSE PANIK QULTURE

"Panik Qulture ZAP le festival Queer Cités et Beatriz Preciado.

Panik Qulture a zappé le Festival Queer Cité ce jeudi 27 octobre. Le groupe d’activisme culturel visait à dénoncer le dispositif mis en place par les organisateurs pour la séance « Contre-cultures pornographiques » à l’Ecole Normale Supérieure. Celle-ci comprenait une projection (films de Tom de Pékin, Panik Qulture et Bruce Labruce), « une intervention de la philosophe queer Beatriz Preciado » ainsi qu’une table ronde entre Tom de Pékin, Beatriz Preciado et Panik Qulture.

Par ce zap nous souhaitions revenir sur la question de la place de l’Intellectuel en France dans sa relation aux institutions du savoir et aux minorités. Panik Qulture avait déjà zappé pour des raisons similaires le dispositif de réception mis en place à l’Ecole Normale Supérieure en mai dernier lors de la journée d’étude consacrée à Judith Butler. Ce dispositif visait à introduire Butler en France en tant que philosophe straight, au détriment des composantes queer et politiques de ses travaux, afin d’invisibliser les lectures dissidentes des activistes transpédégouines français en établissant une orthodoxie butlérienne.

Un processus comparable était similaire lors de cette séance. Beatriz Preciado, positionnée en tant qu’experte, devait expliquer aux activistes que nous sommes ce que nous faisons (qui évidemment nous dépasse et que seule une experte peut nous expliquer) avec toute l’autorité conférée par son auto-proclamation de « philosophe » et sa place à la tribune. En effet, celle-ci a expliqué que le travail de Panik Qulture était une application « trop littérale des théories queer » (??), qu’il n’était pas « post-porno » et qu’elle avait eu l’idée de faire un atelier « Brico Porno » bien avant nous, mais qu’elle n’avait pas pu le faire. Là encore il est question de parler du travail des gens à leur place, de prendre la parole avec un discours autorisé et légitime à la place des minoritaires. Et surtout de se placer soi-même dans une sphère politique : le post-porn c’est moi ! J’ai eu l’idée de ce que vous faites avant vous ! Bravo ! Et tout ça dans le sacro-saint de l’Académie français avec la parole « performative » du philosophe. Mais nous n’avons pas besoin de Beatriz Preciado pour savoir si nous sommes ou non « post-porn », et d’ailleurs cela ne constitue absolument pas un enjeu pour nous ! Il s’agit là d’enjeux de définitions visant à nous expulser d’un champ de réflexion afin de pouvoir se maintenir elle-même en tant qu’experte (Preciado : « qui vous a appris ce que c’était le post-porn ? » Sûrement pas toi.). Que les intellectuels et les philosophes nous lâchent avec leurs définitions et leurs catégories, nous savons très bien ce que nous faisons et nous n’avons pas besoin d’experts pour encadrer notre parole, l’objectiver et la commenter. Mind your own business ! Beatriz Preciado devrait plutôt nous expliquer les formidables paradoxes qui traversent ses positions : un coup queer, un coup post-queer ; un coup anti-médias et haranguant les foules contre la « pinkisation » des esprits, un coup filmée par PinkTV... Et puis, dans l’_expression « philosophe queer » n’y a-t-il pas comme une contradiction dans les termes ? La théorie queer n’est-elle pas justement une formidable machine à mouliner les vieilles frontières disciplinaires et à reconfigurer le savoir ? Comment dés lors se plier à la discipline philosophique, à l’ENS et à la sacro-sainte division théorie/pratique ? Comme tous les wannabe intellectual en France, Beatriz Preciado laisse son corps hors de la partie, (pas de porno chez les intellos !) pour nous présenter les pures créations de son esprit. Totally queer, honey ! Le « post-porn » comme tu dis, tu ferais mieux de le vivre et de l’appliquer avec tes fesses.

La Gourou Goudou et ses disciples organisateurs du festival, K*** et A***, avaient préparés un contre-zap. A peine avions nous commencés à prendre la parole que les hétéros esthètes queer-friendly dénonçaient les « méthodes de Panik Qulture » comme s’il s’agissait d’Action Directe et nous reprochaient de « ne pas avoir prévenus ». Il faut bien être hétérosexuel pour demander à être prévenu pour un zap et pour expliquer très sérieusement que le plasticien Matthew Barney est soo queer alors que les films d’activistes français ne sont pas assez « esthétiques » pour l’être. Là aussi, quels sont les enjeux de territoires ? K*** et A*** n’ont-ils pas essayé de prendre d’assaut l’espace queer, n’ont-ils pas répertoriés le « cinéma undergorund et activiste queer » ainsi : « Bruce Labruce, A***, Tom de Pékin, Lionel Soukaz… ». Le contre-zap de la fine équipe Gourou Goudou & the Straights Students consistait à signer notre action à notre place, à en réduire la portée et les enjeux en prétextant qu’il s’agissait de « conflits personnels ». Foutaises. Q’une « philosophe queer » convoque le privé et la division personnel/politique quand ça l’arrange c’est ridicule. D’autant que cette lecture live du zap de Preciado et ses élèves étaient justement liée à sa place dans le dispositif : parler à notre place, nous « décrypter » de manière condescendante et pour servir ses propres intérêts. Ce zap aurait pu, aurait du, déboucher sur une discussion mais PQ n’a pas eu accès à la parole (ou sous les injures). Etonnant que la philosophe queer et ses disciples s’effarouchent d’un simple zap, pratique politique des minorités sexuelles par excellence ; comment peut-on être straight au point de ne pas repenser les dispositifs dans le cadre d’un fest queer plutôt que de baver devant la porte d’entrée de Normale Sup’ et d’avoir peur dés que quelqu’un élève la voix pour soulever un enjeu politique.

Pour toutes ces raisons nous avons remis le soir du 27 octobre un PQ d’Or 2005 de la philosophie à Beatriz Preciado. Si le dispositif visait à faire de nous des disciples attentifs et soumis à la bonne parole du Gourou Goudou, autant alors lui remettre le prix qu’elle attendait et récompenser sa performance de philosophe. Performance tellement réussie d’ailleurs qu’à la fin du zap Beatriz Preciado nous somma de partir : « en tant que philosophe, je vous demande de quitter la salle » (lol) !

Butler à l’ENS en mai, Preciado aujourd’hui, quand les maîtres à penser comprendront-ils que nous n’avons plus besoin d’eux ? Que les dispositifs doivent être repensés et que la parole des minorités doit être respectée ? Nous devons relever les bugs éthiques et politiques et remettre les faites-ce-que-je-dis-mais-pas-ce-que-je-fais à leur place. C’est pourquoi Panik Qulture poursuivra la remise de PQ d’or. Fini les grandes cérémonies et les pousse toi de là que je m’y mette. Où est la politique collective ? Où sont les grands projets, la dynamique et l’émulsion de groupe ? Comment est-on arrivé à un tel niveau de violence épistémique et interpersonnelle dans des espaces transpdgouines qui se veulent politiques ?

Panik Qulture Paris, le 1er novembre 2005.

(source: http://www.minorites.org/article.php?IDA=12808) _____________________________________________________________________

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Lire également la déclaration de M.H.Bourcier du 12 novembre 2005 suite à son altercation/agression : http://www.minorites.org/article.php?IDA=13058
Ecrit par gaadjou, le Dimanche 13 Novembre 2005, 12:32 dans la rubrique "Queer".
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Commentaires :

  marto
14-11-05
à 21:45

godE ou chieN??

Pour moi, le choix est simple. Je préfère les godes aux chiens.

Mais je m'en tape pas mal des propriétaires...

J'aime les écrits, le style, l'activisme de Marie-Hélène Bourcier et de Béatriz Preciado.

Sur ce, Bises M. Gaadjou.

Marto.

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  jabraxaz
22-11-05
à 01:31

Preciado/Bourcier ou Bourcier/Preciado ou comment le queer se déchire pour une histoire de Q…. !

On pourrait se croire dans les « feux de l’amour » (ou du post-amour)…On n’en est pas loin, ce serait la version queer d’un mauvais feuilleton.
Qui aurait dit que la theorie queer française aurait valsé hors piste sur le ton d’une histoire de quelques années qui a mal fini…Mais le pire n’est plus que deux des écrivaines les plus intéressantes s’éclatent des dents ou que se fassent tuer, à la limite on s’en fout ! Le problème se pose quand des âmes « sensibles » se voient dans la nécessite ou dans l’envie de prendre partie pour l’une ou pour l’autre.
C’est comme ça que naissent des groupuscules se disant queers qui se prennent pour les robins des bois de l’une ou de l’autre, comme si toutes le deux étaient incapables de faire face aux arguments ou aux coups des poings de l’autre.
Quand on commence à approcher le « monde queer », on a droit à un cours acceléré de Bourcier/préciado, ou en clair comment on doit bien choisir son camp ! On doit choisir un camp ???
Bref sortons de cette histoire aussi pathétique que les histoires de cul des starlettes de la télé…D’ailleurs elles ne seraient pas en train de nous faire une performance de starlette queer ?
Mes butchs et cela va pour vous Preciado et Bourcier ! Commencez à penser plus dans la cause que dans vos ego quelque peu surdimensionnés…Car à cause de vos histoires, les queers se voient traîner d’un endroit à l’autre, entre l’une et l’autre, ce qui rend le débat post-queer difficile et infructueux.
J’ai l’humble impression que vous ne vous rendez pas compte à quel point vous nuissez ce que vous défendez et ce qui à fait de vous deux personnages publiques reconnues tant dans le milieu queer comme dans le milieu académique…Essayons de laisser le passé de côté pour faire renaître le débat et faire progresser et la théorie et les pratiques…que j’oserais appeler post-queer.

Jabraxaz.
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  bourcier
04-12-05
à 18:41

Re: Preciado/Bourcier ou Bourcier/Preciado ou comment le queer se déchire pour une histoire de Q…. !

mais je suis complètement d'accord dear jabraxaz. Et je n'ai jamais demandé à quiconque de "choisir". Le feuilleton s'écrit tout seul. On a bien le droit de faire des conneries. Si Beatriz s'était excusée au moins et ne backait pas stupidement marzouk on n'en serait pas là. Mais pour cela il faudrait faire passer le politique, les débats, voire something queer avant le reste.
mhb
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