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« UN RACISME SI SEXY »
--> Jean-Raphaël Bourge
« UN RACISME SI SEXY »
Construction d’identités racisées* dans la pornographie gay « ethnique »
Extrait d'un film pornographique, 1900.
Jean-Raphaël BOURGE,
« Un racisme si sexy ; Construction d’identités racisées dans la
pornographie gay "ethnique" », Colloque Nos corps, Nos identités, UEEH, Marseille, 24 juillet 2008.
La question abordée ici est celle de la dimension raciale des identités sexuelles. Des identités assignées, plus précisément. C’est-à-dire des identités attribuées arbitrairement pour figer des individus dans des catégories, et cela afin de mieux les contrôler, de mieux les exclure. L’identité sociale qui nous définit, va non seulement déterminer la place que la société nous réserve –selon notre classe, « race », sexe, genre, orientation sexuelle, handicap– mais va également déterminer le cadre dans lequel on va pouvoir lutter pour sortir de cette assignation quand celle-ci est source de discrimination et d’exclusion.
Se réapproprier le pouvoir de se définir est un enjeu essentiel dans les luttes politiques. Comme on se définit par rapport au monde qui nous entoure, alors définir « l’autre » revient à se définir soi-même. S’il est important de lutter pour devenir un sujet politique libre, il n’est pas moins important que cela ne se fasse pas au détriment d’autres personnes, victimes elles aussi de discriminations.
Sexe et pouvoir sont coextensifs disait le philosophe Michel Foucault, c’est pourquoi nous allons voir comment le porno participe à la construction d’identités racisées ; car il est utile de comprendre ce que dit le porno pour mieux décrypter les enjeux de pouvoir qui s’y cachent. Pour cela, je vais faire une généalogie des représentations raciales dans le porno, notamment afin de montrer la continuité qui existe entre le porno colonial d’hier et le porno postcolonial d’aujourd’hui ; d’abord en s’intéressant au porno hétéro pour la partie historique, pour s'attacher ensuite au porno gay contemporain.
Avec l’avènement des empires coloniaux au XIXe, la pornographie a contribué à fixer la hiérarchie sociale qui s’institue alors. La pornographie apparaît alors comme un soutien à la médecine, à la biologie, à l’ethnologie, pour démarquer le sexe noble et raffiné de la bourgeoisie blanche européenne, du sexe sauvage et primitif des colonisés. Elle atteste de manière grivoise l’assertion scientifique raciste. La pornographie participe à ce que Colette Guillaumin nomme la coupure, qu’entreprend alors l’idéologie raciste : « à partir du XIXe, il n’y a plus question, mais affirmation. Il y a coupure au sein de l’humanité, les groupes « sont » et n’ont plus de statut mouvant »(1). La coupure est une véritable division de l’humanité, ou les dominants façonnent et fixent les identités raciales. Sur le modèle des zoos humains qui parcouraient l’Europe en exhibant les « sauvages » des colonies réduits à des corps étranges, dénudés et sexualisés à outrance, la pornographie représente les autres, les races dites inférieures, dans leur intimité crue, qui serait la signature de leur inadéquation avec le modèle étalon : le couple bourgeois européen. La monstration(2) soutient l’altérité bizarre comme figure étrange et incompatible avec la norme.
La mode de l’orientalisme apporte aussi son lot de productions pornographiques : on (re)constitue une figuration des identités orientales imprégnées d’une sexualité lascive et exacerbée. Évidemment ces représentations sont totalement factices, empreintes du fantasme dominateur des Européens colonisateurs. On imagine alors des harems remplis de femmes perpétuellement inassouvies, hésitantes entre danse du ventre et poses de soumission, en captives emmenottées. Le photographe Rudolf Lehnert et l’homme d’affaire Ernst Landrock ont produit des clichés(3), édités sous formes de cartes postales notamment, où ils mirent en scène des sujets érotiques orientalisant, avec une prédilection pour les « nus de harem » (en fait, des photos de bordels pour colons), mais aussi des photographies de jeunes garçons efféminés, la tête enturbannée, et des fleurs piquées dans la coiffure. Cette représentation des garçons arabes laisse supposer ainsi une absence de virilité chez les hommes d’Orient, la virilité participant pleinement à la construction de l’identité nationale. Démontrer l’absence de virilité chez les hommes colonisés montre ainsi la supériorité des Blancs, virils donc supposés former des Nations fortes.
La pornographie orientaliste(4) et colonialiste est un véritable catalogue racial, une classification anatomique où trouvent place des figures de genre racisées : la femme lascive orientale, la Négresse sauvage et insatiable, l’homme extrême-oriental androgyne, l’Arabe éphèbe efféminé ou homme violeur, le Nègre animalisé au pénis hypertrophié… Toutes ces images ont pleinement participé à galvauder les sentiments nationalistes et racistes dans une Europe investie dans l’entreprise coloniale. En effet, la pornographie est un reflet des représentations identitaires ayant cours, et en même temps un acteur de la construction de ces représentations.
La Vénus indienne(5), un roman pornographique du début du XXe, illustre bien la différentiation raciste. Il s’agit d’un roman clandestin signé sous la plume d’un improbable officier de l’armée coloniale anglaise parti servir aux Indes et relatant ses souvenirs érotiques sous ces contrées « exotiques ». L’histoire est ponctuée de scènes de sexe, où les colons britanniques se livrent à une sexualité débridée avec quelques femmes anglaises et des prostituées indiennes. Il est à noter que les femmes indiennes figurant parmi les personnages sexualisés sont uniquement des prostituées, représentées comme lascives et obéissantes. Et si les jeunes femmes anglaises ne se soucient que de leur honneur (leur virginité), en opposition, les jeunes Indiennes offrent leur vertu sans grand émoi. Les hommes anglais, en bons gentlemen, montrent leur puissance et leur maîtrise de soi dans leurs ébats, ils sont l’absolu contraire des hommes d’autres « races ». Dans le récit, la seule scène de sexe impliquant des hommes non britanniques, est une scène de viol de deux jeunes filles, anglaises et vierges de surcroît, par des bandits afghans. Les hommes afghans sont décrits comme féroces et sans foi ni morale, le viol est dépeint comme une coutume répandue, et la sodomie comme leur pratique sexuelle privilégiée. Leur infériorité raciale y est démontrée par leur sexualité sauvage, incompatible avec les femmes blanches civilisées. C’est ce qui d’ailleurs motive le héros à intervenir pour interrompre « […] la brute sacrilège, qui souillait un temple édifié pour des êtres supérieurs à lui »(6). La distinction raciale vient aider à construire des distinctions hiérarchiques au sein du genre, montrant, ici par le sexe, la supériorité absolue des hommes blancs sur toutes les femmes, mais également sur les hommes des races dites inférieures. La carte raciale du sexe ainsi construite, permet d’établir un ordre naturel de domination, où s’articulent les distinctions de genre et de race. Montrer l’autre à travers la race, le sexe et le genre, c’est lui assigner une identité naturalisée.
Par la figuration de l’altérité, le colonisateur construit un contre-exemple qui conforte son hégémonie et sa supériorité « naturelles ». Cette véritable monstration passe par l’exhibition de l’autre dans sa différence par nature. La mise à nu et l’exhibition sexuelle servent ici à dire une vérité d’ordre biologique ; la différence raciale, à travers sa monstruosité, vient affirmer l’existence du modèle racial abouti faisant référence, soit le couple hétérosexuel européen blanc. En prenant pour autre exemple une gravure d’Achille Devéria, on ne peut que constater la mise en scène pornographique de la différenciation de sexe, de genre et de race. La scène se compose comme suit : sur cette gravure en couleur sont placés en opposition d’un coté, prenant les deux tiers de l’image, une femme européenne, et de l’autre coté un homme noir en cage. Elle est coiffée, maquillée, parée de bijoux et vêtue d’une robe bourgeoise rose clair ; elle est penchée en avant, tournant le dos à l’homme, ses jupes sont relevées sur ses fesses nues ; ainsi positionnée, elle manipule le pénis de son partenaire. Lui est dans une cage à barreaux, nu, debout, dans une posture passive ; les barreaux de la cage sont cassés au niveau de son sexe en érection. L’effet de contraste entre une femme blanche européenne civilisée et un homme noir sauvage vient renforcer le sentiment que l’autre est marqué par la différence. La composition de l’image montre qu’on ne peut soutenir la comparaison entre la race blanche supérieure et une race inférieure. Toute la mise en scène est construite sur une opposition systématique des caractères raciaux des deux protagonistes. La femme blanche y est figurée libre, richement vêtue d’une robe claire, coiffée et maquillée, et c’est elle qui semble diriger l’opération en cours si l’on en juge son geste qui conduit le sexe du « Nègre », qui est représenté sous des traits simiesques, enfermé dans une cage sombre dont l’excitation bestiale semble lui avoir fait briser un barreau à l’aide de son pénis. Le contraste humanité civilisée/sauvagerie animale qui est figuré dans cette représentation brouille les frontières entre race et espèce, en opposant humain blanc et non humain noir.
La pornographie coloniale, tout comme les zoos humains et autres expositions coloniales, s’adresse à un public continental européen. En créant une proximité relative avec les colonisés réduits à des corps monstrueux, on permet d’assurer le spectateur européen de sa supériorité, et de justifier la conquête coloniale civilisatrice. La monstration joue entre proximité et distance, elle met à portée de main le sujet colonisé, le rendant ainsi moins terrifiant, plus insignifiant, tout en marquant une distance rassurante, matérialisée par le médium photographique ou par la barrière ou le fossé du zoo, qui marque la frontière entre le colonisateur civilisé, sujet qui regarde, et le colonisé sauvage, objet du regard. La pornographie du conquérant vient assurer de la réalité de la domination civile et militaire.
À l’heure où nous vivons dans une société postcolonialiste, il est intéressant de s’interroger sur les représentations de race dans le porno contemporain, et d’en mesurer l’évolution, et de comprendre ainsi le lien entre les représentations d’hier et celles d’aujourd’hui.
La figure de l’altérité monstrueuse sert à mieux définir la norme. L’autre dans sa différence, dans sa monstruosité, en l’occurrence raciale et sexuelle, nous rassure sur la normalité et la supériorité nationale, de genre et raciale. L’assignation d’une identité permet d’enfermer l’autre, cet inconnu, dans un cliché rassurant. La pornographie, ni plus ni moins que tout autre médium, n’échappe à cette règle. Nous avons pu voir l’importance de la pornographie pour inscrire les colonisés dans une identité d’assujettis et d’inférieurs, une identité marquée dans la chair et le sexe.
Aujourd’hui, la pornographie coloniale ressurgit sous d’autres traits, se présentant sous le label « ethnique » La figure ethnique, héritière de la figure exotique coloniale, renvoie à une idée d’ailleurs lointains, de peuples aux mœurs étranges. Est considéré comme ethnique qui n’est pas blanc européen. Ici, il ne s’agit plus de lointaines colonies, mais de leurs héritières directes, les si proches « banlieues ». Le phénomène a débuté aux Etats-Unis durant les années 1980. On vit apparaître des films pornographiques mettant en scène les classes populaires défavorisées, composées essentiellement de populations africaines-americaines et hispano-américaines. Ainsi sont apparues des figures/clichés, comme les « black big bad mamas », « nasty sistas », « brown sugar babes », « hot latinas », et autres « black horse-men ». La sexualité présumée du ghetto, dépeinte dans le porno black et latino américain, met en scène des figures féminines ultra sexualisées et dociles, face à des hommes voyous armés et violents, démontrant ainsi le fossé racial et de genre avec les WASP(7), catégorie dominante servant de référence. C’est notamment avec le label gay « Latino Fan Club » que s’est rependu ce nouveau genre de porno, label qui inspirera la production française Citébeur, dont les vidéos sont actuellement les productions gays françaises affichant les meilleurs ventes du marché.
En France, ce type de pornographie met en scène ses propres références raciales, reflétant la réalité sociologique de la société française. La « jeunesse visible » des quartiers populaires des grandes villes françaises et de leur agglomération, celle dite « issue de l’immigration » (originaire des anciennes colonies françaises d’Afrique notamment), est ainsi placée sur la sellette pornographique. « Le fantasme de l’Arabe est une réalité du monde homosexuel français, et c’est tout à fait notable dans un univers du gay porn à prédominance blanche »(8). On trouve ainsi des identités porno « ethniques », comme les « beurs », les « racailles de cité », les « blackos ». Ces représentations enferment dans une identité sexuelle caricaturale toute une partie de la société.
La vidéo porno gay « Matos de blackos »(9), sous-production de la société Citébeur, est exemplaire quant au procédé d’assignation d’une identité sexuelle basée sur le genre et la race. Le film présente une succession de scènes dont les principaux protagonistes sont donc des « blackos », soit des jeunes hommes noirs, et où le spectateur va avoir confirmation de ses « idées reçues sur leur réputation ». Et cette réputation, clairement annoncée comme un « cliché » réel, repose principalement sur « la légende du sexe surdimensionné des noirs »(10). Car c’est connu, et la vidéo entend bien le démontrer : les noirs en ont une grosse. Ils n’ont pas un pénis aux dimensions normales, mais un « baobab géant », un « gros bâton », une « bite XXL ». L’homme noir est résumé par son sexe prétendument hypertrophié, réduit à un pénis inhumain, animal. Le porno hétéro ou gay choisi TOUJOURS des hardeurs noirs avec pour seul critère de sélection, la taille de leur sexe ; jamais un homme noir au pénis de taille plus modeste n’est choisi. De même, l’homme noir pornographique est exotique, il « a le rythme dans la peau », il est chaud « comme le soleil d’Afrique », il est présenté comme possédé par sa libido exubérante. Il est une brute animale, il est hyperactif, son corps est totalement sexualisé, fétichisé, contrairement à l’homme blanc. Dans le porno, on trouve une démonstration par le sexe de la différence raciale. L’homme noir est enfermé dans une identité raciale essentialisée : par « nature », il est différent de l’homme blanc. Tout comme les femmes dan le porno hétéro, il est réduit à un corps/sexe. Disqualifiés de la sorte, les hommes noirs sont placés en bas de la hiérarchie de genre, ils ne sont pas des « hommes », mais avant tout des noirs, des « blackos ». Vu sous cet angle, le porno –y compris le porno gay– est non seulement une construction hétérosexiste(11), mais plus encore, qu’on pourrait qualifier d’hétéroraciste(12).
Le néologisme hétéroracisme doit s’entendre comme un système politique de domination reposant sur une catégorisation genrée ET raciale, et s’exprimant notamment par une assignation d’identités hiérarchisées selon des normes de genre, de sexe et de race. Ce système vise assurer une position favorable à une classe sociale, soit principalement les hétérosexuels blancs européens, et à justifier le maintien d’un ordre social discriminant basé sur un croisement de critères sexistes, racistes et homophobes. En dictant ce qu’est la normalité, le système politique hétéroraciste inflige une vision naturalisante d’un ordre social qui se base sur l’exclusion. Il s’impose par la diffusion de normes sociales à travers différentes institutions, comme l’école ou la médecine, mais aussi à travers une institution essentielle à son accomplissement : la pornographie.
Si l’image pornographique des Noirs a peu changée, en revanche, la figure pornographique du garçon arabe, elle, a évolué des colonies aux postcolonies. Si les jeunes hommes « arabes » des colonies, en fait surtout des Nord-Africains berbères, étaient présentés sous des traits efféminés, par contre les jeunes hommes habitants les « banlieues » et de familles venant justement des anciennes colonies françaises d’Afrique du Nord, identifiés comme « beurs », « lascars », ou « racailles »(13), sont présentés comme des violeurs en puissance, ayant une sexualité brutale, dont la norme serait le viol, la fameuse « tournante », et ayant comme pratique sexuelle de prédilection la sodomie active (y compris dans le porno hétéro). Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder l’une des très nombreuses vidéos produites par Citébeur.
Qu’il soit le « jeune et frêle éphèbe » colonisé ou la « dangereuse racaille » postcolonisée, le garçon arabe se voit assigner une identité de genre hors normes, réduit à un être hors-normes à la sexualité envahissante. Toutes ces identités biaisant d’emblée les capacités d’agir de chacun-e.
Si la norme est excluant par nature, vouloir intégrer une forme de normalité, même en bougeant les contours, revient à recréer de l’exclusion. La solution serait l’a-normalité, une déconstruction incessante des normes dominantes, plutôt que de vouloir les intégrer. Lancer des ponts et des alliances entre les luttes, liguer les forces de résistances contre un même système politique est sans doute la meilleure solution pour mettre à bas un système politique discriminant. Il ne faut pas seulement vouloir prendre le pouvoir, encore faut-il le changer.
Notes:
*: J'utilise ici le terme "racisées" plutôt que "raciales", car cette forme adjectivale semble mieux traduire l'élaboration permanente de la construction de l'idée de "race". 1: Colette GUILLAUMIN, L’idéologie raciste, Paris, Gallimard, 2002, p. 40.
2: Par monstration il faut comprendre le double sens croisé de rendre monstrueux et désigner.
3: Voir le livre de Michel MÉGNIN, Tunis 1900, Lehnert et Landrock photographes, Tunis/Paris, Apollonia éditions/Amis de Paris-Méditerranée, 2005.
4: Ici orientalisme doit se comprendre comme le concept développé par Edward SAÏD pour décrire le processus de construction de l’Autre. L’existence de l’Autre sert à légitimer la conquête la colonisation, la domination et le racisme. L’orientalisme oppose deux mondes antagonistes : l’Orient est conçu comme irrationnel, féminin, traditionnel, arriéré, tandis que l’Occident se caractérise par la raison, la maîtrise du monde, le progrès, le masculin. Selon Edward Saïd, l’Occident a besoin de cette figure repoussoir que représente l’Orient, pour asseoir l’idée d’une supériorité naturelle des Occidentaux sur les Orientaux. Edward SAÏD, L’orientalisme ; L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 2005.
5: Capitaine C. DEVEREUX, Vénus indienne, traduit de l’anglais par KAHN (Pierre-Victor), Paris, Terrain Vague, 1992. Ce roman anonyme signé sous le pseudo de C. Devereux, soi-disant officier anglais servant dans les colonies indiennes, a été rédigé à la toute fin du XIXe ou au début du XXe, la première attestation datée est son signalement par Apollinaire en 1913.
6: Ibid. p.173.
7: Acronyme de « Whithe Anglo-Saxon Protestant ». Ce terme désigne par sa composition « socio-raciale », la classe dominante aux Etats-Unis.
8: Roger Paul LERATON, Gay porn ; Le film porno gay : Histoire, représentations et construction d’une sexualité, Béziers, H&O, 2002, p. 73.
9: Voir notamment le texte promotionnel accompagnant cette vidéo. Visible en ligne à l’adresse suivante :
http://www.universblack.com/videos/_dvd_details.phpnav=YXBwZWxfZmljaGU9OT gyJmRlYnV0PTAmbGlzdGU9Jm1vZGU9MSZ0eXBlPTAmYXBwZWxfZHZkPQ== 10: Voir le livre de Serge BILE, La légende du sexe surdimensionné des noirs, Paris, Serpent à plume, 2005. Dans cet ouvrage, l’auteur retrace l’histoire de cette légende, mettant en lumière le caractère peu innocent de cette assertion raciste. 11: L’hétérosexisme est un concept élaboré par Louis Georges TIN, c’est « un principe de vision et de division du monde social, qui articule la promotion exclusive de l’hétérosexualité à l’exclusion quasi promue de l’homosexualité. Il repose sur l’illusion téléologique selon laquelle l’homme est fait pour la femme et surtout, la femme pour l’homme […]. Dès lors, en attribuant à l’hétérosexualité le monopole de la sexualité légitime, cette sociodicée remarquable a pour effet, sinon pour but, de proposer par avance une justification idéologique des stigmatisations et discriminations que subissent les personnes homosexuelles » Il permet également de démontrer que le sexisme s’appuie sur l’homophobie pour s’exprimer. Par exemple, l’insulte « enculé » à l’adresse d’un homme en est une des expressions, laissant sous-entendre qu’un homme pénétré est en position inférieure comme tout être pénétré, comme les femmes ; donc « enculé », plus qu’une insulte homophobe ou sexiste, peut-être considérée comme une insulte hétérosexiste. Louis-Georges TIN, « l’hétérosexisme », in : Dictionnaire de l'homophobie, éd. PUF, Paris, 2003, pp. 207-211. (citation plus haut, p. 207). 12: Je remercie Elsa DORLIN de m’avoir suggéré ce néologisme. 13: Il est d’ailleurs cocasse de voir que le porno « ethnique », qui se veut une énonciation du « réel », donnant preuve par le sexe « naturel », met en scène des acteurs qui ne correspondent pas aux ethnies annoncées. Ainsi, le hardeur François Sagat a débuté sa carrière dans les productions de Citébeur sous le pseudo « ethnique » d’Azzedine, il a repris son nom « français » depuis.
Bibliographie:
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• BUTLER (Judith), « Une éthique de la sexualité », entretien par Feher (Michel) & Fassin (Éric), in : Vacarmes, hiver 2002/03.
• DEVEREUX (Capitaine C.), Vénus indienne, traduit de l’anglais par KAHN (Pierre Victor), Paris, Terrain Vague, 1992, 255p.
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• GUILLAUMIN (Colette), L’idéologie raciste, Paris, Gallimard, 2002, 382p.
• HUNT (Lynn) (dir.), The invention of pornography: obscenity and the origins of modernity, 1500-1800, New York, Zone books, 1996, 411p.
• LERATON (Roger Paul), Gay porn ; Le film porno gay : Histoire, représentations et construction d’une sexualité, Béziers, H&O, 2002, 126p.
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• WILLIAM (Linda) (dir.), Porn studies, Durham/Londres (Royaume Uni), Duke University Press, 2004, 330p.
Film :
• « Matos de blackos », éditeur : Citébeur, France, 2005, 145 mn.
Voir aussi sur post-Ô-porno:
Ecrit par post-Ô-porno, le Lundi 4 Août 2008, 18:00 dans la rubrique "Textes ".
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